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Un véritable nid de violence
L'ECOLE ALGERIENNE AUJOURD'HUI
Publié dans L'Expression le 30 - 12 - 2012

«Les chiffres ne reflètent pas la réalité puisque la majorité des cas restent encore non signalés»
«De la violence à l'école, on est passé à l'école de la violence.»
Aujourd'hui, nous vivons dans un environnement de plus en plus hostile. Ce fait se traduit par la violence qui est présente dans toute la société. L'Ecole algérienne n'est malheureusement pas à l'abri de ce phénomène surtout que l'environnement scolaire est devenu un milieu propice à l'apprentissage de la violence.
La gravité de ce phénomène, qui connaît une ampleur sans précèdent, consiste en sa rapide propagation sans provoquer une réaction de la part des responsables qui se contentent de dire que la violence en milieu scolaire dépasse l'école et qu'elle découle de la passivité de la société civile.
Rien n'explique cette mutation à part le dysfonctionnement du système éducatif. Cette violence comporte toutes les transgressions brutales de l'ordre scolaire et des règles élémentaires de discipline dans des établissements scolaires, ce qui se répercute nécessairement dans le comportement de chaque partie du système.
Une pratique courante
Certains observateurs disent que ce phénomène datant des années 1990 est nouveau chez nous. Toutefois, il n'échappe à personne qu'actuellement l'école est devenue un véritable nid de violences. Pour se rendre compte, il suffit de passer devant un établissement scolaire, milieu favori des scènes choquantes de violence physique, morale ou sexuelle, individuelle ou collective.
Mme Kheira Messaoudène, commissaire divisionnaire et chef du bureau de la protection contre la délinquance juvénile et la violence contre la femme affirme que «la violence s'installe de plus en plus dans nos écoles, sous différentes formes au moment où la violence orale est devenue une culture.».
«Les chiffres ne reflètent pas la réalité puisque la majorité des cas restent encore non signalés même si certaines victimes viennent signaler quelques cas», indique-t-elle. Elle regrette l'absence de la culture de dénonciation de maltraitances chez le citoyen algérien. «C'est une crise morale qui vient de s'installer chez nous», insiste-elle. Pour sa part, Mme Zmirli Souhila, psychologue au sein de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem), indique que ces actes violents peuvent être commis par un élève ou un groupe d'élèves à l'encontre d'un ou de plusieurs de leurs camarades ou de leurs enseignants et du personnel administratif qui ne sont pas en position de se défendre pour communiquer leur mal-être.. Elle a précisé qu'à l'école, l'enfant subit toute forme de maltraitance autant que la plupart des anciens enseignants souffrent de dépressions à cause des différents problèmes parce que certains parents se déchargent de leur responsabilité. «Les victimes malheureusement ont tendance à culpabiliser», remarque-t-elle, «c'est-à-nous d'informer les parents de ce qu'il faut faire en cas de violence contre leurs enfants, tous types confondus», poursuit-elle tout en reconnaissant «nous ne sommes pas très bien formés pour en faire». Aussi, Mme Zmirli déplore l'absence de communication entre les différentes acteurs de la protection de l'enfant, à savoir la société civile, les associations, la police, les médecins et les parents, «il n'y a pas de travail de réseau chez nous, chacun travaille pour soi, ce qui fait que les résultats ne sont pas visibles». La violence est donc une réalité. Il est temps de briser le silence et d'agir en sensibilisant et en prévenant les gens.
Des élèves tabassés
Dans les écoles primaires et dans certains collèges, les élèves souvent sont victimes de violences soit par leur enseignant, personnel administratif ou par leurs collègues. Sami, un enfant de 10 ans, est un cas type. Cet excellent collégien de première année, rencontré à l'hôpital de Belfort, a été tabassé sauvagement par sa maîtresse pour une simple raison: le pauvre était coiffé d'une manière qui n'a pas plu à son enseignante. «Il a reçu des gifles, coups de pied et toutes sortes d'humiliations en plein cours!! «Heureusement qu'il a fui sinon elle l'aurait tué», raconte sa maman qui a fait savoir que c'est la deuxième fois que la même enseignante frappe son fils. En allant voir l'enseignante, cette dernière au lieu de s'excuser auprès de la maman, lui a dit carrément:
«Tes enfants sont mal élevés.» «Elle m'a défié de faire tout ce que je peux faire», rapporte la maman qui a saisi la justice en déposant une plainte contre l'enseignante. «J'espère que cela servira de leçon pour les autres», insiste-t-elle. Tout comme Sami, le petit Youcef, 9 ans, tabassé par son enseignant devant tous ses camarades de classe parce qu'il ne savait pas répondre à une question! Son tablier déchiré de tous côtés témoigne de la brutalité de l'enseignant. Comme si un enfant de son âge est censé tout connaître alors que la plupart d'entre eux n'arrivent pas à lire l'alphabet correctement! Ses parents ont eu peur de signaler et dénoncer cet acte alors, ils ont accusé leur petit d'être indiscipliné en classe! Aussi, beaucoup de personnes ont certainement eu connaissance de l'affaire Souad, une fille de sept ans qui a perdu son oeil gauche en classe après avoir reçu un coup de compas au visage. Yacine a perdu carrément sa vie, il y a deux ans, suite à une hémorragie interne causée par une chute dangereuse alors qu'il faisait une course avec ces copains dans la cour de l'école. Ces cas ne sont pas isolés puisque la violence ne cesse pas à cause des bagarres lorsqu'elles se déroulent lors de la récréation comme faisant partie du jeu.
Les différentes situations, mortelles parfois, quelles que soient leurs formes sont dues au dysfonctionnement du système éducatif. C'est clair même si c'est inacceptable. Par contre, comment peut-on expliquer la violence faite à l'égard des élèves dans des écoles privées? Incroyable, mais vrai! Récemment, Mohamed, sept ans, a été sauvagement battu par sa maîtresse au sein d'une école privée, nouvellement installée à Alger. «Elle nous a frappés tous les deux, mais Mohamed blewjaâ (lui a fait plus de mal)», témoigne son copain de classe ayant son âge. Selon la maman de Mohamed, à la sortie de l'école, l'enfant traumatisé n'arrivait pas à parler. «Après avoir rassuré mon fils, il m'a dit ce qui s'est passé avec lui», raconte la maman émue qui n'a pas pu retenir ses larmes. «Ce qui me fait très mal, c'est qu'en allant à l'école, l'administration ne m'a accordé aucune importance, au contraire, on m'a accusé de faire du tapage», poursuit-elle. «On paie trop cher pour que nous enfants soient tabassés», regrette-elle.
La maman a ramené un certificat médical de huit jours d'incapacité signé par deux médecins. «Actuellement, ils sont en train de me harceler comme si j'étais la fautive alors que mon fils a subi des châtiments corporels et sévices moraux», s'étonne-t-elle. «On aurait dû régler l'affaire à l'amiable, mais la directrice ne savait pas gérer la situation, elle m'a accusée au lieu de m'écouter», regrette-t-elle.
Des enseignants agressés!
Tous comme les élèves, les éducateurs et les instituteurs sont victimes de la destruction de l'école. A plusieurs reprises, des violences verbales et physiques et des actes graves ont été commis à l'égard d'un membre du personnel de l'établissement par des élèves ou leurs parents. C'est dire que la violence dans l'école menace la vie des enseignants. Les faits divers, comme des agressions de plus en plus fréquentes et violentes pouvant provoquer des décès chez le corps enseignant attestent de la gravité de la violence qui prend des proportions alarmantes dans nos écoles et particulièrement dans nos lycées. Exprimant son soutien à tous les éducateurs violemment agressés, M.Hakem Bachir, enseignant et porte-parole du Conseil des lycées d'Alger (CLA), souligne que «les professeurs les plus expérimentés n'arrivent plus à faire leurs cours dans le calme et la sérénité.
Les uns recourent à la violence s'ils en ont la force, les autres abandonnent toute lutte et se contentent de présenter un programme sans grande efficacité pédagogique.» Il cite certains cas comme celui d'une enseignante agressée par un parent d'élève. A Rélizane, un éducateur a été violenté par un de ses élèves, qui l'a roué de coups à l'issue d'un désaccord sur le contenu d'un cours.
Aussi, le directeur d'une école à Bouira a fait une crise cardiaque mortelle suite à une dispute avec un parent d'élève, début de cette année scolaire.
«Nous sommes passés de la violence à l'école à l'école de la violence», conclut-il. L'école a dévié de sa vraie mission en vue de la conjoncture particulière que connaît le système éducatif.
Pour des motifs inexplicables, tout le monde est menacé! Les jeunes, les parents et les éducateurs doivent prendre conscience de leur rôle et agir contre l'intimidation et la violence à l'école.


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