Après sa débâcle aux législatives et locales de l'année dernière, le parti du chef du gouvernement revient en force. Le vote du collège des grands électeurs a consacré, contre toute attente, la victoire du RND avec dix-sept nouveaux sénateurs qui iront grossir le groupe de trente-cinq collègues. En remportant 17 nouveaux sièges au Conseil de la nation parmi les 46, du fait que les primaires ont été reportées à Tizi-Ouzou et à Béjaïa, devant être élus par leurs pairs dans le cadre des primaires, le Rassemblement national démocratique se veut la première force politique au niveau national. De par le nombre de ses élus, plus de 35 sur les 96 sièges en attendant que le président de la République nomme le tiers restant, auxquels viennent s'ajouter les nouveaux sénateurs en plus de ceux désignés dans le cadre du tiers présidentiel, le RND est appelé à jouer un rôle prépondérant au sein du sénat. En outre ce nombre est appelé à être revu à la hausse du fait que la direction du parti a décidé de soutenir le président de la République dans sa quête de briguer un second mandat. De ce fait la future désignation des militants RND, dont d'ores et déjà cinq noms sont avancés par certaines sources, ne sera qu'un simple retour d'ascenseur. Ce renversement de vapeur au profit du RND a coïncidé avec la crise qui a secoué le FLN qui s'est répercutée négativement sur sa représentativité au sein des institutions. En effet, le divorce consommé entre le président, Abdelaziz Bouteflika, et son ex-chef du gouvernement a été une aubaine pour le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia. Ce retour au premier plan devra lui permettre d'avoir le contrôle sur les questions d'actualité au sein de la deuxième chambre. Mais pour ce faire le RND a dû concocter des alliances conjoncturelles avec d'autres formations afin de barrer la route au FLN qui l'avait supplanté lors des dernières législatives. Cette stratégie d'alliances comme l'avait soutenu un député qu'Alger, vaut bien une messe, pour réussir un aussi bon score, le RND devra l'entretenir en vue des prochaines échéances. L'échéance de mardi est la troisième du genre depuis l'adoption du bicaméralisme en 1995 en Algérie. La première élection a eu lieu en 1997 et la deuxième en 2000 aboutissant à un partage des 96 sièges affectés aux membres élus entre quatre partis politiques, le Rassemblement national démocratique (RND), le parti du Front de libération nationale (FLN), le Front des forces socialistes (FFS) et le Mouvement de la société pour la paix (MSP). En conclusion ces primaires ont confirmé la suprématie du RND au Conseil de la nation avec cinquante-deux sénateurs. De ce fait l'institution restera sous le contrôle du chef de l'Etat et de ses principaux alliés que sont le Rassemblement national démocratique et le mouvement de «redressement» sans oublier le mouvement Hamas. De ce fait, le FLN se voit relégué à une position sans aucune incidence sur le fonctionnement de la chambre haute, puisque son groupe, qui n'atteint pas le seuil des 36 membres, n'a pas le pouvoir de bloquer une loi ni une ordonnance présidentielle.