Jadis fierté des Algérois, le complexe est aujourd'hui livré à une dégradation programmée. Ils sont une centaine de concessionnaires à exiger, encore une fois, l'application de la décision arrêtée par le Conseil d'administration de l'Office Riadh El Feth (Oref), leur permettant de se désister des locaux exploités au profit d'un tiers. Cette décision, prise en 2007 par le Conseil a été «gelée (verbalement assure-t-on) par le ministère de la Culture depuis trois ans» selon les dires de Smaïl Hariti, concessionnaire et responsable de la coordination des concessionnaires créée en novembre 2012. Pourtant, une telle pratique permettrait la relance des activités de cette «perle» culturelle qui a perdu son aura d'antan. Toujours selon Hariti, qui participait hier à une conférence de presse sur le sujet au siège de l'Ugcaa (Union générale des commerçant et artisans algériens), cette opération, qui concerne 350 locaux, renflouerait les caisses de l'Office puisqu'il percevra le droit d'entrée représentant un mois de location multiplié par 24 mois. Il faut dire que le gel avait été décidé après le déclenchement d'une enquête sur les malversations découvertes au sein de l'établissement. Hariti a précisé qu'à raison de 50.000 dinars de loyer mensuel multiplié par 24, correspondant au droit d'entrée, permettrait à cet Epic (Oref) d'encaisser la somme rondelette de 120 millions de centimes pour chaque local. Il est triste de constater, comme tout un chacun, que cette «perle» culturelle ait été fuie par nombre de concessionnaires et surtout boudée par le public. Ce dernier n'est, en effet, guère alléché par les prix de consommation affichés, ni par le manque de transport de proximité dont profitent les taximen maffieux. Sa fréquentation est réputée «mauvaise» par beaucoup de citoyens désireux parfois y passer un après-midi avec leurs enfants et ce, malgré la présence de 130 agents de sécurité, accusés de faire de la figuration dans ce splendide établissement. Selon M.Hariti, le conseil d'administration composé de représentants de plusieurs ministères (Culture, Défense, Moudjahidine, Artisanat, etc.), s'occupe seulement de l'administration et le directeur désigné par le ministère n'est pas membre du conseil d'administration! Les commerçants affiliés à l'Ugcaa estiment que «le cahier des charges, inadapté actuellement, et régissant la relation entre l'administration et les concessionnaires, doit être impérativement abrogé». Une demande d'audience par le ministère, formulée en juin dernier par le comité de coordination des concessionnaires, n'a pas reçu de réponse jusqu'à l'heure. Ce comité affirme, par la bouche de Hariti, que toutes les portes leur sont fermées. Pendant ce temps, le complexe, fierté des Algérois et fréquenté «jadis» par des citoyens algériens venus de toutes parts, est livré à une dégradation programmée, à la saleté et à une fréquentation douteuse incontrôlée.