La vie d'avant 1994 dont tout le monde rêvait est devenu un cauchemar pour les ruraux avec le début de 1995. Une date fatidique qui symbolise le début des actes terroristes perpétués par les Groupes islamistes armés, ciblant la vie de milliers de personnes. Cette situation a obligé les habitants à délaisser leurs terres, leurs maisons et leurs biens pour fuir vers des zones plus clémentes. Cet état de fait s'est répercuté négativement sur le développement de la wilaya avec l'émergence de bidonvilles, de constructions hétéroclites sur les terre agricoles limitrophes. Ce qui a engendré la pauvreté car le nombre de familles nécessiteuses n'a pas cessé de s'accroître à cause de l'exode des nomades vers les grands centres urbains. Plus de 11.300 familles pauvres se sont trouvées sans revenus sans oublier l'apparition des handicapés, des orphelins, des sans-abri, des chômeurs, des malades mentaux et des traumatisés victimes des intégristes. Ce qui a classé la wilaya de Aïn Defla parmi les zones sinistrées. Certes, les autorités locales ont tout fait pour stabiliser les zones rurales avec l'aide des éléments de l'ANP qui ont lancé les opérations de ratissage surtout au niveau des endroits jugés zones de repli du GIA. Aujourd'hui, avec la grâce de Dieu, la wilaya d'Aïn Defla est sortie de l'enfer, la peur et la crainte ont changé de camp après l'élimination de plusieurs groupuscules dans les massifs de Djurdjura, Manoura et Zaccar, en dépit des pertes enregistrées parmi les militaires. En outre et grâce au programme de relance économique, les aides attribuées aux familles nécessiteuses et des programmes mis en oeuvre pour le développement rural, la région a retrouvé une certaine sérénité. Selon un rapport de la dernière session ordinaire de l'APW, la wilaya a réceptionné plus de 7000 logements, alors qu'avant 1997 le parc immobilier de la wilaya ne dépassait pas les 4 527 logements. Dans le même contexte, 20 projets ont été lancés dans le cadre du programme de développement agricole, un programme devant toucher 16 communes à travers le territoire de la wilaya et qui porte sur l'amélioration foncière, la valorisation des terres agricoles, la réalisation de forages, l'ouverture et l'aménagement de pistes, l'extension de l'alimentation en eau potable et l'encouragement de petit élevage. En dépit de ce louable effort, beaucoup reste à faire. En effet, la criminalité ne cesse d'augmenter en raison d'un taux de chômage grandissant dont le taux dépasse les 15% de la population active, du fait du dispositif de création d'emplois qui se caractérise par la faiblesse et l'éparpillement des ressources financières. Les marchés hebdomadaires fréquentés essentiellement par la gent féminine, des cités Sidi-Maâmar, EPLF, Attaf, etc., exercent un attrait particulier pour les voleurs qui trouvent un plaisir particulier à dépouiller ceux ou celles venus à la recherche de prix à la portée de leur maigres bourses. Devant un tel constat négatif, les autorités locales sont interpellées à réagir au plus pressé au risque de voir les choses empirer.