Les animateurs de la Cicb citeront plusieurs éléments contenus dans le dossier. Dans le cadre de la rencontre préliminaire prévue en principe pour aujourd'hui entre le chef du gouvernement et la délégation restreinte du mouvement citoyen, un groupe de délégués de la Cicb a eu à rencontrer Me.Benouaret, membre du collectif d'avocats chargé du dossier des six détenus de Kherrata. Face aux nombreuses interprétations faites autour de ces détenus, les délégués de la Cicb n'ont de choix que celui de prendre connaissance de manière plus approfondie du contenu de ce dossier avant le rendez-vous d'aujourd'hui avec les représentants de l'Etat. Conscients de la délicatesse du cas des détenus de Kherrata, cette délégation de la coordination intercommunale de Béjaïa a pris le temps qu'il fallait pour s'informer au mieux des tenants et aboutissants de cette affaire. Dans ce sens, le dossier que de nombreux observateurs estiment susceptible d'induire une situation de blocage, a fait l'objet d'une étude dans toutes ces étapes. Des chefs d'inculpation retenus à l'encontre des détenus jusqu'au verdict du procès en passant par les témoignages, les rapports de la police, tout est passé au peigne fin par les membres de la Cicb et l'avocat. A l'issue de cette rencontre, qui a eu lieu jeudi passé, les délégués de la Cicb sont sortis quelque peu rassurés allant jusqu'à affirmer que l'affaire en question «est loin de relever du droit commun». S'appuyant sur un certain nombre d'éléments contenus dans le dossier, nos interlocuteurs soulignent d'emblée, que cette affaire est intimement liée aux événements du printemps noir. Pour mieux étayer leurs dires, les animateurs de la Cicb citeront plusieurs éléments contenus dans le dossier. D'abord le rapport de police, qui fait état de «manifestations qui ont éclaté le même jour dans la localité». Puis, «un témoin reconnaissait en pleine audience avoir reçu une somme d'argent pour témoigner à charge.» En dehors des propriétaires du bar incendié et deux de leurs employés, aucun autre témoin cité à la barre «n'a confirmé l'identité des assaillants», se contentant tout simplement de parler des «individus cagoulés». les délégués de la Cicb ont également souligné d'autres faits qui dénotent la légèreté avec laquelle l'affaire a été menée de bout en bout. C'est le cas de la «contradiction dans l'identification des véhicules utilisés pour l'accomplissement de l'acte de sabotage», expliquent encore les délégués de la Cicb, qui parlent d'«une affaire expédiée» pour, ajoutent-ils, «donner l'exemple» et «empêcher que les troubles gagnent la wilaya de Sétif». Il va sans dire que toutes ces conclusions seront incluses dans le rapport que devrait établir la délégation restreinte qui s'est réunie hier à Tizi Rached dans la wilaya de Tizi Ouzou.