Le dialogue amorcé hier entre le gouvernement et les archs laisse perplexe la classe politique algérienne divisée en deux rangs, celui des «optimistes» qui en attendent des résultats concrets et des «réalistes» estimant que la situation a déjà échappé au mouvement citoyen. El Islah affirme que les deux parties sont condamnées à trouver une solution à cette crise qui n'a que trop duré. «Nous avons toujours appelé à l'organisation d'une conférence nationale autour de cette question regroupant toutes les forces politiques du pays sans exclusion aucune», déclare Ahmed Benabdeslam, député, ajoutant que «le gouvernement a opté pour un seul partenaire au détriment des autres. De ce fait, il doit assumer les conséquences de ce choix, idem pour les archs.» La formation de Djaballah reste néanmoins «optimiste», croyant que «le dialogue pourra être considéré comme un premier pas vers le dénouement de cette crise», si toutefois «des parties externes ne s'en mêlent pas pour ébrécher ce processus», allusion faite aux formations politiques fortement impliquées dans la région. Le dénouement reste aussi tributaire des «concessions que les meneurs de dialogue sont en mesure d'effectuer». Le FFS campe sur ses positions. Le pouvoir, à son avis, persiste à entretenir l'illusion d'une sortie de crise. «Ce dialogue sera sanctionné par un accord entre les clans du pouvoir», nous a déclaré récemment le premier secrétaire national du FFS, M.Djoudi Mammeri, partant bien évidemment du principe que «ce mouvement est la pure création des services de sécurité». Lui qui a appelé à la dissidence citoyenne qu'il voulait «pacifique». De ce fait, le parti n'attend pas de miracles de cette rencontre, qui «n'apportera rien à la région». Le RND joue la prudence et préfère attendre les résultats du dialogue avant de se prononcer. Cependant tout comme El Islah, il se déclare «optimiste» et atteste que le parti «espère des résultats positifs pour sortir la région du cercle de la crise». Fidèle à sa position, le parti des travailleurs PT, par la voie de M.Taâzibt, réitère son refus au concept d'El Arouchia (le tribalisme), qui constitue «un danger pour l'unité nationale». Le PT qui n'a pas caché son opposition à certains points contenus dans la plate-forme d'El-Kseur attend de cette rencontre la «satisfaction des revendications légitimes posées par les citoyens de la Kabylie», liées aux problèmes socio-économiques. Concernant l'aspect politique de la crise, «c'est une affaire de partis». Tout comme les autres formations, ce parti préfère jouer le rôle d'observateur avant d'exprimer son opinion sur cette rencontre.