Une vue de Bordj Bou Arréridj «les jeunes rechignent à apprendre des métiers manuels.» Le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Mohamed Mebarki ne sait-il pas que son secteur ne forme pas de jardiniers dans toutes les structures de formation implantées à travers l'immense étendue du territoire national gâtée par une mère nature où pousse une flore aussi riche que luxurieuse? Ou bien tous les jardins où poussent les fleurs ont disparu des vastes espaces algériens? La réponse a été donnée par le chef de l'exécutif de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, M.Azzedine Mecheri au ministre de la Formation professionnelle, en visite dans la région des Biban: «Il n'y a pas de jardinier qualifié dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, c'est-à-dire quelqu'un qui sache s'occuper des fleurs, des espaces verts dans un milieu urbain». Pis, le ministre de la Formation professionnelle, lors de son point de presse à l'issue de sa visite dans plusieurs centres d'apprentissage, a indiqué que «les jeunes rechignent à apprendre des métiers manuels d'où la nécessité de soutenir l'effort de sensibilisation dans les communes et les régions enclavées». Une autre déclaration du ministre appelle à plusieurs interprétations concernant le niveau de formation des apprentis. Selon M. Mohamed Mebarki, l'apprenti, l'ouvrier ou l'artisan, d'une manière générale, n'a pas le niveau requis par rapport aux normes internationales de travail. Aussi, un ouvrier algérien n'est pas qualifié devant un ouvrier européen exerçant la même profession. «Dans le cadre du partenariat, des pays nous ont demandé de relever le niveau de la main-d'oeuvre algérienne pour qu'elle puisse assimiler les connaissances transmises par les entreprises étrangères opérant en Algérie», a déclaré le ministre de la Formation professionnelle. Il est, donc, venu le temps de remettre au diapason les filières dispensées dans les centres de formation professionnelle aux normes internationales. M.Mebarki n'a pas hésité également à reprendre les mêmes slogans que son prédécesseur à savoir «l'adaptation des spécialités proposées aux spécificités de chaque région». Le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels a noté que son secteur a élaboré une nomenclature de 400 spécialités, et a signé une convention avec le ministère de l'Industrie pour accompagner les besoins des grands pôles économiques. D'autres secteurs suivront, selon le ministre à savoir, l'habitat et le tourisme. Reconnaissant le manque d'engouement des jeunes pour les métiers manuels, le ministre a lancé un appel aux élus communaux afin de faire un effort dans les régions isolées pour sensibiliser les jeunes à opter pour des métiers. Le secteur de la formation professionnelle dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj compte 29 structures, deux instituts, 17 Cfpa et 10 écoles privées qui ont une capacité théorique de 5600 places pédagogiques. Selon le directeur de wilaya de la formation professionnelle, M.Bousbaâ Mustapha, les jeunes optent pour les métiers actuellement très demandés, comme la plomberie, la maçonnerie, pratiquement toutes les filières du bâtiment, la mécanique, et l'électronique, mais pas celle de jardinier. Ce seront alors des étrangers qui s'occuperont de nos espaces verts. Mais il vaux mieux éviter le débat et demander une filière jardinage dans un atelier de la formation professionnelle de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, autrefois réputée pour ses pépinières, notamment celle de la daïra d'El Hammadia.