Il a assuré que la France «n'a pas vocation à rester au Mali». Dans une conférence de presse qu'il a animée, hier, en marge de sa visite à Dubaï, le président François Hollande a clarifié devant la presse internationale les objectifs de la guerre que mène son armée en territoire malien tout en rassurant la communauté internationale que la France «n'a pas vocation à rester au Mali». Elle se retirera dès que la force africaine sera prête à prendre le relais. M.Hollande a rappelé que cette intervention militaire avait trois objectifs: arrêter l'agression des islamistes, sécuriser Bamako et préserver l'intégrité territoriale du pays. «Nous avons trois buts dans notre intervention (...)», a-t-il dit lors de la même conférence de presse. Il s'agit en premier «d'arrêter l'agression terroriste», «de sécuriser Bamako où nous avons plusieurs milliers de ressortissants», et de permettre au Mali «de recouvrer son intégrité territoriale, mission confiée à la force africaine qui a notre appui», selon lui. M.Hollande a souligné par ailleurs, que cette intervention «s'effectue dans le cadre de la légalité internationale avec la demande express des autorités maliennes, le soutien de tous les pays africains et l'appui de l'Europe», notant dans ce sens que le Maroc et l'Algérie avaient autorisé le survol de leur territoire par les avions militaires français engagés au Mali. «Le ̈président Abdelaziz Bouteflika a autorisé le survol de l'Algérie par un certain nombre de nos avions», a confirmé M.Hollande lors d'une conférence de presse. «Le Maroc nous a autorisés également à survoler son territoire». L'Algérie a également fermé sa frontière pour couper la route aux jihadistes voulant s'y réfugier, a rappelé le chef de l'Etat français. Il a ajouté que son homologue mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, qu'il a rencontré, hier, à Abou Dhabi, «a déjà pris une décision qui est de sécuriser sa frontière avec le Mali, donc de la fermer dans l'hypothèse où des terroristes voudraient s'y réfugier». Sur le soutien des Etats européens, François Hollande rappelle que sur le plan politique, tous les pays sont «convaincus que nous avons pris la bonne décision». Il rappelle aussi que plusieurs pays soutiennent logistique ment la France. Les Etats-Unis sont disposés à fournir à la France toute l'aide nécessaire, notamment en matière de renseignement contre les islamistes, dont ceux d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) afin de rétablir la sécurité au Mali, a déclaré hier à Lisbonne, le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta. Le responsable américain a exclu tout déploiement de forces US sur le terrain. «Notre espoir est de pouvoir travailler avec les Français pour fournir toute l'assistance que nous pouvons pour les aider dans leurs efforts», a déclaré M.Panetta à l'issue d'une rencontre avec son homologue portugais, José Aguiar-Branco. «Notre espoir est qu'ils parviennent à réussir et à établir une meilleure sécurité au Mali», a-t-il ajouté en précisant: «Nous n'envisageons pas de mettre un pied américain sur le terrain.» Toujours à propos de cette guerre, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, a souligné avant-hier, «l'urgence d'appliquer tous les aspects» de la résolution 2085 qui vise à restaurer pleinement l'ordre constitutionnel et l'intégrité territoriale du Mali. Dans le cadre des efforts déployés en vue d'accélérer la mise en oeuvre de la résolution 2085 du Conseil de sécurité, le représentant spécial de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Saïd Djinnit, a, de son côté, rencontré le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, Djibrill Bassolé, et doit se rendre à Bamako afin de discuter avec les dirigeants maliens.