Les travailleurs demandent le départ du P-DG et de la sous-directrice. La briqueterie de Fréha, dans la willaya de Tizi Ouzou, un des fleuron de l'économie nationale est gagnée par un malaise qui ne dit pas son nom. Cette briqueterie qui a bien alimenté des chantiers à l'échelle nationale depuis plus d'une dizaine d'années «ressemble aujourd'hui, à tout sauf à un lieu de travail». «Ça fait huit ans qu'ils sont là, le Président directeur général et la sous-directrice n'ont fait que favoriser un climat de terreur...», témoigne le président du comité de participation, Madjid Cherifi. «Bien sûr, des employés ont été licenciés, ce qui a provoqué un climat de peur... le tout avec la bénédiction de l'ancienne section syndicale», regrette-t-il. «Malgré la peur, les employés ont fini par demander le départ de ladite section syndicale. Depuis, une nouvelle section est installée. Comme première action, les nouveaux syndicalistes ont décrit dans un rapport «la situation catastrophique de la briqueterie», qu'ils ont envoyé à la Sgprc», témoigne-t-on. Une plate-forme de revendications a été établie. Le directeur n'a jamais voulu dialoguer avec la nouvelle section syndicale qu'après avoir été instruit par l'inspection de travail», nous fait savoir, Nacer Aliane, secrétaire général de la section syndicale Ugta de l'entreprise. A chaque fois, depuis huit ans, «la direction évoque l'aspect déficitaire de l'entreprise pour ne point apporter d'amélioration, que ce soit sur le plan des conditions de travail ou sur le plan de la sécurité des travailleurs», témoigne-t-on sur place. Plusieurs défaillances ont été constatées et évoquées, principalement la mauvaise gestion des ressources humaines, du personnel comme des carrières etc. La section syndicale s'est vu obligée de réagir «L'ensemble des travailleurs réclame le départ du directeur général et de la sous-directrice, sous peine d'une grève illimitée jusqu'à la satisfaction de leur demande», tranchent la section syndicale et le comité de participation. Dans le préavis de grève de 10 jours, on peut retrouver les principaux points évoqués par ces travailleurs. «Des conditions de travail insupportables (hygiène et à désirer sécurité), une mauvaise gestion qui laisse, l'injustice, la hogra, le mépris et le manque de considération sont devenus le lot quotidien des travailleurs, cela s'ajoute aux intimidations, sanctions infligées aux travailleurs sans motifs aucun, des mutations des travailleurs sans leur aval, d'un poste à un autre sans décision, en violation de l'article 89 ce la convention collective, non reconnaissance des délégués du personnel», déplorent les travailleurs affiliés à la section syndicale de l'Ugta. De son côté, la section syndicale atteste qu'elle «a toujours prôné le dialogue et la sagesse dans toutes ses démanches pour sortir l'entreprise de l'immobilisme et du calvaire que vivent les travailleurs». Aujourd'hui, c'est pour toutes ces raisons que cette section syndicale en présence de l'union locale a tenu une assemblée générale et réclame le départ du président-directeur général et de la sous-directrice. Hier matin, on a appris de source syndicale que «sept (07) personnes ont fait l'objet de radiation de façon arbitraire, tous des syndicalistes, suspendus jusqu'à leur passage en commission de discipline». Enfin, nous avons tenté de joindre depuis jeudi dernier la direction de la briqueterie, mais nous n'avons pas pu réussir à les avoir au bout du fil.