Les travailleurs de la briqueterie de la commune d'Irdjen, dans la daïra de Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou), appartenant à un groupe privé, sont depuis lundi dernier en grève à l'appel de la section syndicale, affiliée à l'UGTA, après avoir organisé préalablement “une journée de protestation” contre la “sourde oreille” des responsables de l'entreprise quant aux doléances du personnel exerçant dans “des conditions inhumaines”, selon les travailleurs. Dans une lettre adressée à la hiérarchie des responsables du Groupe, aux autorités de wilaya et de daïra, au procureur de la République près le tribunal de Larbaâ Nath Iraten, à l'inspection de wilaya du Travail, aux bureaux de la presse nationale dans la wilaya, les syndicalistes de la briqueterie d'Irdjen, ayant agi “conformément aux règles de la loi, avec un préavis légal”, demandent l'application des points contenus dans le procès-verbal de réunion et signé par les deux parties, tels que l'installation d'un comité de participation, le rappel des indemnités de la PRI-PRC, de 2006 à 2008, l'autorisation d'AG à la demande des travailleurs, la révision des grilles de salaires, le bénéfice des œuvres sociales, la fin de “l'injustice” au sujet de l'application du règlement intérieur de l'unité, de l'humiliation et de l'intimidation que subissent les travailleurs, l'élaboration d'un calendrier de réunions périodiques pour ces derniers, entre autres. Selon nos interlocuteurs syndicalistes, des 150 travailleurs qu'ils étaient au temps de l'EPRC (entreprise des produits rouges du centre) relevant du GIC (groupe industriel et commercial) de la wilaya de Boumerdès, il ne reste aujourd'hui que 118. Ces ouvriers sont soumis de surcroît à exercer jusqu'à 10 heures par jour avec des salaires “sérieusement” réduits et sans moyens de travail, notamment des gants, ajoutent les mêmes interlocuteurs, précisant que cette situation a contraint nombre d'ouvriers à quitter l'entreprise. Selon un syndicaliste, la moyenne des salaires, qui était en 2004/2005 entre 19 000 et 25 000 DA/mois, est redescendue, ces derniers temps, entre 16 000 et 17 000 DA/mois, et ce, “en violation des clauses de la convention et des engagements signés par les parties concernées”, précise un syndicaliste. Il explique que “la détresse des travailleurs nous a contraints à faire appel à ceux qui sont chargés de veiller à l'application des conventions signées par toutes les parties à intervenir en vue de défendre la dignité des pères et mères de famille”, a ajouté notre interlocuteur. Ayant tenté d'avoir par téléphone la version de la direction du groupe, celle-ci était, semble-t-il, en réunion, selon la standardiste. D'autres travailleurs et travailleuses de la briqueterie, contactés par téléphone également, n'ont pas manqué d'appeler les parties en conflit à un “dialogue constructif en vue de préserver cet outil de travail – notre unique gagne-pain – de toute perturbation pour lui permettre de toujours garder sa bonne image vis-à-vis de sa clientèle”. Hier, mercredi, les travailleurs – plus de 80% du personnel, selon les syndicalistes – ont été empêchés d'entrer dans l'enceinte de l'entreprise. La section syndicale a ainsi déposé, par l'intermédiaire d'un huissier de justice, un préavis de grève illimitée, exigeant le départ du cadre dirigeant de l'unité pour des motifs de “mauvais comportements vis-à-vis du partenaire social et des travailleurs, exaction, blocage de toutes les situations…