Le secteur de l'éducation vit une situation de tension depuis une semaine. Plusieurs établissements du secondaire et du moyen ont recouru à des arrêts de travail. Même si les motifs de ces débrayages diffèrent d'un établissement à un autre, un point commun converge et est partagé dans les plates formes des revendications. Jusqu'à hier 30 janvier, le salaire des personnels n'était toujours pas versé. Hier l'ensemble des lycées de la wilaya ont renvoyé les élèves. A l'origine de ce mécontentement, le refus du directeur de l'éducation de recevoir les délégués du Cnapest. Selon une source proche du syndicat, le directeur aurait fait appel à la police pour faire évacuer la délégation qui voulait le rencontrer. Lors de la session ordinaire de l'APW clôturée mardi, le wali avait invité le premier responsable à ouvrir les portes au dialogue et à la concertation avec ses partenaires. «Le directeur a simplement décidé le contraire» nous confie un membre du bureau de wilaya du Cnapest. Concernant le mouvement de grève qui a paralysé une grande majorité des établissements du moyen, la raison essentielle reste la non-perception de la mensualité. Habituellement, le salaire mensuel est versé entre le 10 et le 15 de chaque mois. Le Trésor public, organisme de contrôle et le centre payeur gestionnaire de ces traitements, se rejettent la balle. Certains responsables vont jusqu'à justifier ce retard par le fait qu'en janvier les fonctionnaires avaient touché la prime trimestrielle de rendement. «Nous ne quémandons pas. Le salaire et la prime sont des biens à nous. L'administration est dans l'obligation de les verser dans les délais et conformément aux accords passés entre la tutelle et les syndicats, qui stipulent que la mensualité doit être versée entre le 10 et le 15 de chaque mois. Passé le délai la relation de travail est rompue» nous affirmera un responsable de l'Unpef. Même si le mouvement de protestation porte sur la journée du mercredi, les enseignants menacent de prolonger le mouvement si la situation n'est pas régularisée. A Aïn Lahdjar, Haïzer, Taghzout, Sour El Ghozlane... plusieurs actions et grèves ont été menées durant toute la semaine. En plus des conditions de travail détériorées par le manque de chauffage, l'inexistence de cantines, certains mouvements sont dirigés contre les administrations. A Taghzout, les élèves exigent le départ du directeur. A Haizer, le directeur d'un CEM en congé de maladie est décrié. A Aïn Lahdjar un conflit oppose le directeur à la section syndicale... Devant autant de points chauds, la direction de l'éducation reste muette et ses portes fermées.