L'alliance des partis démocrates reste, aux yeux des observateurs, la seule alternative pour redynamiser le champ politique algérien. Et maintenant? Le président de la République dissipe les nuages sur sa candidature pour un troisième mandat. Même à demi-mot, il l'a annoncé. Les observateurs de la classe politique nationale s'interrogent, d'ores et déjà, sur le statut du candidat qui peut concurrencer le chef de l'Etat dans la course à El Mouradia en 2009. La première force politique du pays, le FLN en l'occurrence, apporte son soutien total au chef de l'Etat. Le parti de Belkhadem se considère comme la «locomotive» en s'engageant avant l'heure dans la campagne. Le RND, une formation qui talonne de près le FLN, a rejoint la démarche initiée par le vieux parti. Il a donné son adhésion à la révision de l'actuelle Constitution. Ce qui laisse entendre que les deux-tiers des membres de l'Alliance ne présenteront pas de candidat. Ils soutiendront, sans aucun doute, le président Bouteflika à sa propre succession. En dehors du cercle présidentiel, les partis dits islamistes semblent écarter, pour le moment, une éventuelle alliance en prévision de la présidentielle 2009. Toutefois, le rêve affiché par le président du MSP, Bouguerra Soltani, de voir les islamistes regroupés (autour de lui?) s'est quelque peu évanoui. Les islamistes sont de plus en plus dispersés. Dans une récente déclaration à L'Expression, Lakhdar Benkhelaf, l'ex-secrétaire national chargé de l'organique à El Islah, a estimé que «l'idée d'unifier les rangs des partis islamistes en Algérie est mort-née. Même si la ligne politique est supposée être la même, sur le terrain, les programmes les divisent». M.Soltani a appelé les islamistes à resserrer leurs rangs et à s'écarter de la division. Direct et très explicite sur ce point, M.Benkhelaf insiste: «L'idée de Soltani ne nous intéresse pas». Ainsi, un éventuel «regroupement» islamiste reste problématique. Pour une dynamisation de la scène politique nationale, nombre d'observateurs avancent une autre éventualité: l'alliance des partis démocrates. Ils estiment que les partis démocrates seront obligés de créer un seul pôle et de présenter un candidat unique pour la prochaine présidentielle. Aux yeux de ces derniers, une telle alliance des démocrates reste la seule alternative pour «redynamiser» le champ politique. Comme cela a été le cas en 2004. A l'époque, plusieurs personnalités politiques, parmi lesquelles d'anciens chefs de gouvernement, ont ainsi créé, sans atteindre leur objectif, un pôle regroupé autour des «10+1». Ils avaient pour mission de créer un pôle susceptible de faire le poids face au candidat Bouteflika. Figuraient sur cette liste les noms de, notamment, M.M.Benflis, Sadi, Ali Yahia Abdennour, un vétéran des droits de l'Homme, Taleb Ibrahimi, Benbitour, Sifi, Hamrouche, Réda Malek et le général à la retraite Benyellès. Mais cette alliance n'a pu aller au bout de sa mission en ne parvenant pas à présenter un front solidaire. De fait, le président Bouteflika a été plébiscité par près de 85% des suffrages exprimés. Pour la prochaine présidentielle, alors que la situation commence à se décanter, la scène politique se réchauffe quelque peu. Le trio Hamrouche, Aït Ahmed et Mehri veut réactiver une initiative, lancée en septembre 2007, visant à «changer le système» qui semblait avoir fait long feu. Dans une déclaration rapportée par la presse nationale, un proche du FFS explique que les personnalités évoquées ne veulent pas rester les bras croisés par rapport à la prochaine présidentielle. Même installé à Lausanne, Aït Ahmed n'a pas rompu ses contacts avec Hamrouche et Mehri. Cette initiative reste d'actualité au sein du FFS. Cependant, il y a lieu de s'interroger si les partis démocrates seront capables de faire les concessions qu'exige la situation en se solidarisant autour d'une personnalité à même de porter leurs espoirs? L'épreuve est, à tout le moins, rude. A voir.