La Cic Béjaïa a finalement réussi à faire prévaloir sa vision. En dépit du forcing opéré par la Cadc et la Cccw Bouira, la CIC Béjaïa a réussi finalement à imposer sa vision quant à la reprise des pourparlers avec Ouyahia, à l'issue du conclave extraordinaire des archs qui a pris fin dans la soirée du vendredi dernier à Azib Ahmed. En effet, la Cicb n'a pas cédé face à la pression soutenue des camarades d'Abrika et de Kacimi. Ainsi, les délégués de la Cicb dont Farès Oudjedi, Bezza Ben Mansour et Khodir Ben Ouareth auront réussi à apporter leur touche personnelle à la feuille de route du deuxième round des négociations archs-gouvernement. Dans ce sens, la délégation qui devrait rencontrer Ouyahia le 17 ou le 18 janvier pour discuter la formalisation de la sixième incidence à savoir, le renvoi des élus et par ricochet, le coup de starter à donner à la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur, ne sera désignée qu'à l'issue du conclave de l'instance suprême des archs prévu, jeudi prochain à Tizi Rached. C'est dire, que tous les procédés utilisés par les autres coordinations (Abrika a même menacé de quitter le conclave) ont laissé de marbre, les délégués béjaouis extrêmement lucides, quant à la gestion du facteur temps, un facteur que les pairs d'Ali Gherbi, absent à Azib-Ahmed, veulent utiliser à bon escient afin de permettre aux différentes coordinations de wilayas de préparer des documents bien ficelés sur les modalités techniques de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur avant de reprendre langue avec Ouyahia. Une thèse récusée par Abrika et Kacimi qui estiment «que toute temporisation dans le processus du dialogue pourrait jouer en défaveur du mouvement à l'approche de la présidentielle». Mais au-delà de ce détail purement technique qui a failli produire le clash tant redouté entre les deux puissantes coordinations, en l'occurrence la Cadc et la Cicb, le conclave d'Azib-Ahmed aura servi aux archs à parapher le protocole d'accord politique (PAP) conclu le 6 janvier dernier avec Ouyahia pour la prise en charge de la formule «5+1» des incidences de la crise de Kabylie. Un accord qui devrait au préalable répondre à la mise en application des cinq premières incidences et la négociation de la sixième. Cela étant, l'approbation de cet accord a fait suite à l'appréciation favorable de la plénière à la lecture du compte rendu des onze délégués de la mission des archs qui a séjourné la semaine dernière au Palais du gouvernement, même si les réticences demeurent palpables par rapport à la sixième incidence et ce, malgré le pas franchi par Ouyahia en utilisant l'euphémisme «élus frappés d'illégitimité» pour désigner les membres des Assemblées populaires de la Kabylie ainsi que son engagement à prendre en charge, dans le fond, ce préalable.