Les statistiques montrent que le chômage des jeunes diplômés est beaucoup plus important que celui des non-instruits. Un débouché, une lueur d'espoir pour les jeunes Algériens sans diplômes. Et ils sont très nombreux à figurer dans cette catégorie quand on sait que pas moins de 500.000 élèves quittent les bancs de l'école. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh a affirmé, hier à Alger, que le projet d'amendement du décret exécutif relatif au dispositif d'aide à l'intégration professionnelle serait soumis, mercredi prochain, au gouvernement. Invité de l'émission «Débat de la semaine» de la Chaîne I de la Radio nationale, le ministre a indiqué que le projet d'amendement du décret exécutif relatif au dispositif d'aide à l'insertion professionnelle concernait les jeunes ne disposant d'aucune formation. Le projet d'amendement «prévoit une orientation vers la formation au niveau des institutions qui accueillent des jeunes ne bénéficiant d'aucune formation dans le cadre du dispositif d'insertion professionnelle» a précisé le ministre. Les mesures de recrutement dans le cadre du dispositif en question mis en place par l'Etat au titre de la stratégie nationale de promotion de l'emploi, prévoient une contribution de l'Etat aux salaires des diplômés universitaires, des techniciens supérieurs et d'autres catégories sans formation, bénéficiaires de ce dispositif. L'aide de l'Etat s'étale sur une période de trois ans renouvelable au niveau des établissements administratifs parapublics et une année renouvelable dans le secteur économique. Par ailleurs, 1.851.750 nouveaux travailleurs ont été installés en dehors des postes créés dans le cadre de la Fonction publique outre les 192.041 micro-entreprises créées à travers l'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et le Fonds national d'assurance chômage. M.Louh a précisé, dans ce contexte que d'importants pas ont été franchis en termes de création de postes de travail grâce aux politiques entreprises par l'Etat dans le cadre de l'emploi. Le ministre a également passé en revue le développement du monde du travail durant les années 1990 où plus de 400.000 postes d'emploi ont été perdus, précisant que les politiques et stratégies nationales entreprises ont permis de préserver les postes d'emploi existants et d'en créer de nouveaux. La politique de l'emploi a été le ventre mou des politiques des différents gouvernements en Algérie. Si durant les années 1990 la problématique se posait de manière dramatique vu le manque de ressources financières et d'investissements créateurs d'emplois, la situation a été totalement différente durant la décennie qui vient de s'écouler. Autant l'argent coulait à flots, autant la situation de l'emploi était un ratage complet. Sinon comment expliquer par exemple que des entreprises chinoises ont accaparé des contrats dont le montant total s'élève à 20 milliards de dollars sans une contrepartie en termes de création d'emplois? En effet, les investissements chinois n'ont eu aucun impact sur l'emploi local. La situation est encore plus inquiétante chez les jeunes se prévalant d'un diplôme. Sur les 120.000 diplômés qui quittent chaque année les bancs des universités du pays, 50.000 jeunes se retrouvent sans travail. Ils n'arrivent pas à s'intégrer dans la société, rencontrent même des difficultés à trouver un travail, selon le rapport de la Banque mondiale. Les statistiques montrent donc que le chômage des jeunes diplômés est beaucoup plus important que celui des non-instruits. Pour nombre d'analystes, il devient un puissant élément de révoltes sociales, voire un puissant combustible pour des revendications violentes.