Tous les départements de l'Université de Tizi Ouzou sont en grève pour trois jours. A l'origine de cette action, l'agression sauvage d'un étudiant par des individus inconnus et étrangers. Cette situation, affirment beaucoup d'étudiants, dure depuis plusieurs années. Ce qui a conduit les comités à décider de manifester leur mécontentement par ce mouvement de grève générale. Depuis avant-hier donc, l'université Mouloud Mammeri est à l'arrêt de cours. Les classes sont vides. Assis en groupe devant leurs facultés respectives, les étudiants ne cachent pas leur crainte de voir l'université poursuivre sa descente en enfer. «Moi, je suis sceptique. Ça fait longtemps que ça dure cette situation. Les extras se comptent par des dizaines tous les jours. Les étudiantes sont quotidiennement harcelées par des voyous qui ne sont jamais inquiétés» Affirme Saïd, étudiant en sciences économiques. «L'autrefois, il y avait quelqu'un qui me suivait à l'extérieur. J'ai pressé le pas pour entrer à l'université. Quelques minutes plus tard, je le retrouve derrière moi me harcelant à l'intérieur de l'université. Comment il est rentré. Ça c'est une vraie question», témoigne Nadia, une autre étudiante. En fait, ce que racontent les étudiants n'est pas nouveau tout comme d'ailleurs les actions de protestations. Il n'y a pas longtemps, les étudiants de la faculté de droit de l'Université de Tizi Ouzou ont lancé des actions qui sont allées jusqu'à organiser une marche en direction de la wilaya pour alerter les pouvoirs publics sur la situation alarmante qui règne dans les campus. Le mouvement faisait suite à l'agression d'un étudiant au poignard par des inconnus qui ont fait irruption dans le campus. Quelques jours auparavant c'était des étudiantes qui ont échappé à une tentative d'enlèvement devant le portail du nouveau pôle universitaire de Tamda. Malgré les assurances et les promesses, la situation se trouve être toujours la même cette année. D'autres agressions sont enregistrées à l'intérieur de l'université. La situation est d'autant plus grave qu'elle coïncide avec d'autres mouvements de grève qui affecte plusieurs départements pour les mauvaises conditions de vie à l'intérieur des campus et les défaillances d'ordre pédagogique. A la faculté de sciences juridiques, des sciences économiques et de gestion, des sciences de la nature et de la terre, les étudiants sont toujours en grève.