L'université Mouloud-Mammeri est entrée dans un vaste mouvement de grève et de contestation qui ne risque pas s'arrêter de sitôt. Un arrêt des cours illimité a été enclenché depuis quelques jours dans plusieurs instituts. Des rassemblements et des marches ont été initiés par les étudiants, mais à présent, le ton est à la grève générale. En effet, avant-hier, ce sont les facultés de biologie, agronomie et autres filières qui ont manifesté leur décision de rejoindre les rangs déjà grossissants des grévistes. Des grèves générales sont déjà en cours à Boukhalfa, dans la faculté des sciences juridiques. A Tamda, les étudiants ont rejoint le mouvement après des incidents qui ont émaillé la résidence des filles. Cette grogne qui s'empare de l'université de Tizi Ouzou n'est pas nouvelle. Auparavant, les étudiants de la faculté des sciences juridiques de Boukhalfa ont eu maille avec les responsables à cause de l'insécurité qui y règne. Des gangs font irruption dans l'enceinte universitaire, quotidiennement, sans être inquiétés. De nombreux étudiants ont été agressés à l'arme blanche sans que leurs agresseurs ne soient identifiés et sanctionnés. Cette déliquescence qui dure a irrémédiablement nuit aux conditions d'études et surtout aux relations des étudiants avec leur tutelle. Des marches, des sit-in et des journées de protestation ont été organisés, mais sans résultat. Aujourd'hui, les étudiants semblent décidés à arracher leur droit à la sécurité. Mais hélas, l'insécurité gagne d'autres cités. A Tamda, il y a quelques jours, un gang de 20 individus a fait irruption dans la résidence filles. Une grande panique s'est emparée des étudiantes. Le lendemain, une marche spontanée a eu lieu avant que les étudiants ne rejoignent les rangs des contestataires grévistes. Par ailleurs, ce qui semble le plus mobiliser et fédérer les instituts, c'est le système LMD. Considéré par les étudiants comme une manière de brader l'Université algérienne, ils reprochent aux responsables du secteur de n'avoir pas pris en considération leurs attentes. Des décisions successives ont fini par provoquer une colère qui s'est généralisée. A Boukhalfa, ce sont les étudiants des sciences juridiques qui s'élèvent contre la suppression du Capa. Cette semaine, c'est toute l'université de Tizi Ouzou qui est paralysée par une grève illimitée.