Les starting-blocks demeurent étrangement vides A un peu plus d'une année de ce rendez-vous majeur, les postulants au palais d'El Mouradia ne se bousculent pas au portillon. Compétition de longue haleine, la course à la magistrature suprême ne semble pas être la priorité de certains hommes politiques qui n'ont pourtant pas caché leur ambition à conduire un jour les destinées du pays. Les starting-blocks demeurent étrangement vides. L'élection présidentielle cherche presque désespérément ses candidats. Pas de campagne électorale à l'horizon pour le moment. L'événement demeure suspendu à un éventuel quatrième mandat du président de la République. Abdelaziz Bouteflika garde le silence et entretient un suspense qui donne la nette impression de tétaniser ses éventuels concurrents. Ses dauphins tout désignés, Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, qui ont tenu le haut de l'affiche pendant des années en faisant de leurs partis le Front de libération nationale et le Rassemblement national démocratique, les deux premières forces politiques du pays, après avoir occupé tour à tour les postes de chef de gouvernement et de Premier ministre, n'ont finalement pas tenu le choc sous les coups de boutoir de mouvements de redressement qui ont fini par avoir leur peau. Un parcours où ils se sont, bon gré mal gré, forgés une stature d'hommes d'Etat. Toute la question de leur éventuel retour à un tel niveau de la scène politique demeure problématique. Aucun candidat, serait-il d'exception, qui caresse l'espoir d'accéder au palais d'El Mouradia ne pourrait se passer de ces véritables, mais surtout de redoutables machines électorales que sont le Front de libération nationale ou le Rassemblement national démocratique. Le destin présidentiel des deux hommes a de tout temps été lié à celui de l'actuel chef de l'Etat. «L ́homme qui est devant vous ne se présentera jamais à l ́élection présidentielle contre M.Abdelaziz Bouteflika», avait affirmé Ahmed Ouyahia à l ́occasion de la 6e session ordinaire du conseil national du RND qui s ́est tenue à la fin du mois de mars 2006 à l ́hôtel Sidi Fredj. Interrogé sur son éventuelle candidature en 2014 au cours de l'émission «Hiwar Essaâ» diffusée par la Télévision nationale le 30 mars 2011, l'ex-secrétaire général du RND avait déclaré, paraphrasant l'ancien président français, Giscard d'Estaing: «C ́est la rencontre d'un homme avec son destin.» Un destin qui semble contrarié, compromis autant que celui de l'ex-patron du FLN qui fut son allié au sein de la coalition gouvernementale dans l'attente de croiser le fer pour l'accession à la magistrature suprême. Le SG du FLN, qui a évoqué cette éventualité, n'avait pas nié le poids de son parti pour parvenir à l'exercice de la plus haute fonction de l'Etat. «Oui, l'ambition est légitime, mais la question ne se pose pas pour le moment, étant donné qu'il reste encore trois années dans le mandat actuel du président» avait-il déclaré lors de l'émission «La rencontre de la semaine» de la Télévision nationale, au mois de mai 2011. «Cela relève des prérogatives des organes du parti.» «Dans trois années, beaucoup de choses peuvent se produire. Je pourrais ne plus être le secrétaire général du FLN, comme il se pourrait qu'une nouvelle direction du parti voit le jour», avait-il ajouté, un mois plus tard, au cours de son passage à l'émission hebdomadaire de l'Entv, «Hiwar Essaâ». Une déclaration prémonitoire. Le combat de titans Ouyahia-Belkhadem n'aura vraisemblablement pas lieu sauf retournement miraculeux de situation. En attendant, pas d'affiche qui pointe à l'horizon. A défaut, la spéculation va bon train, en attendant que Abdelaziz Bouteflika se prononce sur son avenir politique. Aït Ahmed, figure emblématique et historique du Mouvement national et de la guerre de Libération va se retirer de la scène politique, les noms de Benflis, Mouloud Hamrouche... reviennent sur toutes les lèvres de façon récurrente, Louisa Hanoune n'abdiquera pas non plus, l'ex-président du RCD, Saïd Sadi ne s'est jamais mis dans une position aussi favorable depuis qu'il a passé la main à Mohcine Belabès...En l'absence de potentiels prétendants, l'élection présidentielle de 2014 peut tourner à une divine surprise...