La mission de recrutement a été confiée à un certain Moussa Abou Daoud, l'un des commendataires de l'attaque avortée à Khenchela, il y a quelques jours. La situation est «gravissime» à la frontière algéro-tunisenne. Des sources sécuritaires très fiables rapportent qu'un recrutement massif de terroristes est en train de se faire au profit d'Al Qaîda au Maghreb islamique. Pas moins de 5000 nouvelles recrues ont subi des entraînements et une formation sur l'usage des armes au lieudit Djandouba situé au sud de la Tunisie. La mission de recrutement a été confiée par le présumé émir national d'Al Qaîda au Maghreb islamique, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdel Wadoud, à un certain Moussa Abou Daoud, l'un des commendataires de l'attaque avortée contre une caserne à Khenchela, il y a quelques jours. Désigné comme émir du groupe terroriste sévissant à Tébessa, ce chef terroriste tisse des liens avec des réseaux affiliés à la nébuleuse en Libye et en Tunisie. Les recrues sont de différentes nationalités, tunisienne, libyenne, égyptienne et algérienne, ajoutent les mêmes sources. Selon les besoins, ces recrues sont ensuite transférées vers le nord du Mali ou la Syrie. La Tunisie est-elle en train de devenir le bastion d'Al Qaîda au Maghreb islamique? Transformée en un terrain fertile pour la nébuleuse, notamment après le détournement de la révolution du Jasmin par Ennahdha de Ghannouchi qui a pris en otage toute la société, la Tunisie peine à retrouver sa stabilité politique et sécuritaire. Le malaise politique survenu après l'assassinat de Chokri Belaïd et l'absence d'un compromis autour du remaniement ministériel initié par Hamadi Jebali, le chef du gouvernement provisoire tunisien rendent la situation sécuritaire plus fragile et susceptible d'accentuer davantage la menace terroriste. Nul n'ignore à ce propos que l'activité terroriste a connu une recrudescence avérée relativement aux événements d'insécurité en Libye et la prolifération des armes. Les services de sécurité tunisiens ont d'ailleurs démantelé plusieurs réseaux terroristes et découvert d'importantes quantités d'armes en provenance de la Libye. Au moment où les forces de sécurité tunisiennes renforcent leur présence au niveau de la bande frontalière tuniso-libyenne, les autorités libyennes décident de fermer leur frontière avec la Tunisie pour quatre jours. Selon les médias tunisiens, des mesures sécuritaires ont été mises en oeuvre dans plusieurs régions du pays en raison également de la situation qui prévaut au Mali et en application, notamment des mesures prises lors de la réunion entre l'Algérie, la Tunisie et la Libye, le 12 janvier de l'année en cours. Pour ces trois pays, les conséquences de la crise au Mali, au même titre que l'instabilité en Libye, ne laisseront pas à l'écart les pays de la région, surtout que les réseaux terroristes sont parvenus à tisser une véritable toile d'araignée sur le continent. Qu'auront donc préservé les pays arabes de leurs révolutions respectives? Un retour en force d'islamistes radicaux sur la scène politique, une recrudescence des activités terroristes, un trafic d'armes porteur d'insécurité potentielle qui menacent toute société aspirant à des lendemains plus sereins qui ne viendront pas de sitôt. L'expérience algérienne, chèrement payée, n'a servi de leçon à personne puisque l'Egypte, la Tunisie et la Libye font face aux conséquences «houleuses» de ce que les Occidentaux appellent le printemps arabe.