Tout porte à croire que cette visite s'inscrit dans la recherche d'une aura perdue. Trois wilayas au menu de la visite du président de la République à l'est du pays. Constantine, Oum El-Bouaghi et Khenchela seront les pôles d'attraction en ce début de semaine, avec la venue du chef de l'Etat. La première étape de ce périple symbolise toute la profondeur de l'action de l'équipe gouvernementale. En effet, on se rappelle que c'est dans cette ville qu'Abdelaziz Bouteflika a annoncé sa première candidature pour briguer le mandat présidentiel. Constantine, capitale de l'Est donne l'impression d'une région délaissée, mais depuis une décennie, elle retrouve sa plénitude et peut s'enorgueillir de refléter, à elle seule, tout le développement de l'est du pays. Elle reste la pupille d'une culture ancestrale, où l'animation politique tient le haut du pavé. Elle cristallise, à elle seule, toute l'énergie et la volonté de ces masses paysannes, rendues rudes par les aléas de la nature. En ce vendredi, le chef de l'Etat appréciera de visu les dividendes engrangés par les investissements colossaux ordonnés, et mesurera surtout son degré de popularité dans ce fief, «légendairement» acquis aux idées islamistes. Les deux autres étapes programmées par le chef de l'Etat sont deux régions nouvellement«autonomes» par rapport aux wilayas-mères. Oum El-Bouaghi et Khenchela sont deux carrefours sortis du néant. Il y a de cela deux décennies, ces deux régions mitoyennes souffraient d'un sous-développement chronique. Leur statut de wilaya leur confère toute latitude de se hisser au rang de localités développées. D'énormes sommes d'argent, et non des moindres, ont été engagées pour l'amélioration des conditions de vie des populations locales. Ces deux régions, hier enclavées, ont pu fournir des efforts qui leur ont permis de sortir du marasme morbide dans lequel elles étaient plongées. Nul doute que la prochaine visite du chef de l'Etat aura des répercussions positives sur les actions de développement entreprises. Aussi, si la programmation des visites dans ces trois wilayas s'accommode de la politique de développement, il n'en demeure pas moins qu'une «action publicitaire» allant dans le sens de la prochaine réélection du locataire du palais d'El-Mouradia est le but visé. En effet, avec «l'affiche négative» véhiculée par les «11» à l'encontre de l'action du président durant les cinq années à la tête de la magistrature suprême, on peut d'ores et déjà avancer que cette visite s'inscrit dans la circonférence d'une recherche d'un prestige bafoué. «Que veut le peuple? Du pain». Cette boutade trouve toute sa signification aujourd'hui. Une visite sur le terrain est toujours récompensée par des millions de dinars.