Les délégués de ces assises prévues pour ce jeudi, au nombre de 1800, seraient désignés dès aujourd'hui. Même si sur les plans juridique et politique la bataille est définitivement perdue pour les redresseurs, ces derniers, placés dos au mur, sans autre choix que de poursuivre leur démarche, s'acheminent à marche forcée vers leur congrès dit de redressement pour jeudi prochain à l'hôtel El-Aurassi. La tendance lourde, privilégiant cette démarche, conduite par Abdelhamid Si Afif, a fini par avoir gain de cause. Mais, contrairement aux ambitions initialement affichées, il n'y aura aucune figure de proue, personnalité connue, lors de ces assises. D'où les «pressions» exercées sur Abdelaziz Belkhadem de prendre la tête du «FLN redressé». Raison en est que Abdelkader Hadjar, rentré au pays pour se consacrer à ce mouvement, a publiquement refusé d'aller vers ce congrès qui officialiserait la cassure d'un parti comme le FLN, duquel dépend la stabilité de tout l'édifice institutionnel algérien. Ce n'est pas tout. Même s'il n'est un secret pour personne que le mouvement a été créé en vue de faire barrage à la candidature de Benflis et de privilégier celle de Bouteflika, ce dernier, au regard de la tournure grave que prennent les évènements, s'en est quasi officiellement démarqué lors de la rencontre qu'il a eue avec Louisa Hanoune. Hadjar, qui continue de tirer à boulets rouges sur Benflis, dans un entretien paru hier sur les colonnes du journal londonien «Al-Hayat», n'en a pas moins conscience de la position de faiblesse à laquelle en est arrivé le mouvement de redressement, d'où son nouvel appel aux sages des camps pour la tenue d'une rencontre visant à favoriser la réconciliation, sans que Benflis soit reconduit. La tendance lourde, actuellement, conduite par le président de la commission des finances et de préparation du 8e congrès, Abdelhamid Si Afif, enchaîne actuellement les réunions, et ignore souverainement le fait que Benflis contrôle les comités centraux issus des deux congrès précédents du FLN, 8e et 7e. Belkhadem, qui s'est noyé dans des considérations absolument surréalistes, a estimé que puisqu'il s'agissait d'un congrès ordinaire, «il n'avait pas besoin de l'approbation ni des deux tiers du comité central ni de celle du secrétaire général», qui demeure Ali Benflis en dépit de la décision rendue par la chambre administrative près la cour d'Alger. Les partisans de la tenue de ce congrès, coûte que coûte avant le démarrage de la campagne présidentielle, explorent quant à eux une thèse aussi peu défendable que celle de leur coordonnateur national. Ils ont estimé, dans une réunion tenue ce week-end à l'hôtel Moncada d'Alger que «le groupe de plaignants qui a obtenu gain de cause contre Benflis est habilité à convoquer ce 8e congrès». Outre l'illégalité absolue d'une pareille thèse, il convient de relever que ce sont ceux qui rejetaient le recours à cette plainte qui, aujourd'hui, se trouvent en train de s'en servir pour tenter de se sortir de l'impasse dans laquelle ils se sont volontairement mis. S'il ne fait aucun doute que le ministre de l'Intérieur ne manquera pas de délivrer une autorisation en ce sens, puisqu'il était déjà partie civile dans la plainte des redresseurs, rien ne dit, en revanche, que l'événement se déroulera dans des conditions acceptables puisque les militants du FLN ont été appelés jeudi par Benflis à défendre leur parti. Des affrontements lourds de conséquences pour le pays ne sont donc pas exclus. Benflis, qui a décidé de passer à la vitesse supérieure, en fait assumer toutes les conséquences au «président-candidat» et à tous ceux qui se trouvent à son service dans le camp du mouvement dit de redressement du FLN.