Le poste de président sera officiellement créé à la faveur de ces assises attendues avant le cinquantenaire de la Révolution. Abdelaziz Belkhadem, qui semble vouloir reprendre les choses en main à la maison FLN, a présidé jeudi une réunion de la commission des statuts afin de prendre acte officiellement de la fin des travaux des quatre structures mises en place, mais aussi de fixer la date du congrès rassembleur durant la seconde moitié du mois d'octobre, quelles que soient les conditions. Des sources proches du parti, qui font état de cette information capitale, précisent que le choix de cette période butoir répond à la nécessité de fêter le cinquantenaire de la guerre de Libération avec une direction légitime et apte à relever les défis futurs qui attendent un parti aussi important qu'est le FLN. Aux yeux de nos interlocuteurs, «cette brusque accélération, qui prend le contre-pied de toutes les analyses et informations parues jusque-là, va constituer la meilleure des réponses à tous ceux qui continuent de souhaiter que le FLN soit remisé au placard alors que nul n'a le droit de s'exprimer en son nom, hormis les militants eux-mêmes». Nous apprenons, en outre, que les instructions de Belkhadem, venues sans doute en réaction aux sorties intempestives des «redresseurs libres», ont consisté à mettre en place les commissions de wilayas dès la semaine prochaine. A notre question sur les risques d'affrontements, émis par le Dr.Yenoune, porte-parole de ce mouvement, nos sources soulignent que «cette éventualité est définitivement écartée puisque les militants du FLN sont assez mûrs et conscients des enjeux pour ne pas se laisser entraîner vers cette voie aventureuse». Sur le plan statutaire, apprend-on, il a été décidé globalement de revenir aux décisions prises lors du 7e congrès, à savoir redonner le droit aux assises d'élire le comité central, et à celui-ci d'élire le bureau politique et le secrétaire général. Grande innovation qui promet de changer du tout au tout le fonctionnement organique d'un parti qui a toujours évolué à la lisière du pouvoir, il sera instauré un poste de président. «Celui-ci, nous disent nos sources, ne sera nullement honorifique, comme c'est de coutume chez d'autres formations politiques». En effet, le futur président devra être élu par le congrès, ce qui le dotera de très larges prérogatives, dépassant de loin celles du secrétaire général. Dans le même temps, nos sources, qui ne tolèrent qu'il soit fait appel au chef de l'Etat que dans les cas où sont constatés des dénis de droit ou bien des interdits inacceptables, indiquent que les contacts avec les redresseurs libres n'ont jamais cessé puisque «ces derniers ont parfaitement raison de contester la démarche de Belkhadem venue remettre en cause l'essence même du mouvement de redressement puisque pas moins de 20 personnes, coupables d'attaques contre le président et les instances de la République, siègent librement au sein de la commission de préparation du congrès». De graves griefs sont ainsi retenus contre Belkhadem, soupçonné d'avoir redonné un semblant de légitimité aux anciens pro-Benflis, au moment où ces derniers étaient morts politiquement. Le désormais ancien chef de file des redresseurs est même accusé, à mots à peine voilés, de chercher à neutraliser les redresseurs et les pro-Benflis afin de faire triompher la troisième voie, représentée notamment par Ziari et Bouhara. Il est, enfin, reproché à Belkhadem d'avoir tenu un discours contraire à la démarche du président lors de la réunion de ce jeudi, allant jusqu'à annoncer son refus du nouveau code de la famille, un refus qu'aurait cautionné Layachi Daâdoua, nouveau président du groupe parlementaire de ce parti.