La grève du Snapap existe bel et bien mais elle semble loin des 81,5% annoncés Le Syndicat annonce un taux de suivi de 82%, ce qui est très loin de se faire ressentir sur le terrain... La grève du personnel de l'administration publique en est à sa deuxième journée. Ses initiateurs, le Syndicat national autonome du personnel de l'administration publique (Snapap, aile Belkacem Felfoul) ont annoncé une augmentation du taux de suivi de cette grève. «Elle a atteint les 81,5% contre 75% le premier jour», affirme Djilali Hamrani, chargé de communication du Snapap. Toutefois, ce taux est à prendre avec des pincettes! Car la réalité du terrain est loin de le refléter. Nous avons fait un tour du côté des principales administrations publiques de la capitale. Il n'y a point de grève à l'horizon. On cite entre autres, la wilaya d'Alger, la commune d'Alger-Centre ou le plus grand hôpital du pays, Mustapha Pacha. Il n'y a rien, tout marche comme sur des roulettes. C'est une journée ordinaire dans ces établissements publics où les employés ne se sentent pas concernés par cette grève. «On travaille normalement. On a entendu parler vaguement de cette grève, mais elle n'a pas été lancée par notre syndicat», nous assure un agent de l'état civil de la commune d'Alger-Centre. Même topo chez un agent administratif de l'hôpital Mustapha qui dit ne pas avoir eu vent de cette grève. La capitale n'est pas plus sale que d'habitude. Les poubelles ont été ramassées comme à leur habitude dans la plupart des quartiers. Le piquet de grève du Snapap est donc difficile à trouver. Mais ce n'est pas impossible. Certaines administrations ont été touchées par cette grève, telles que les APC de Baraki et Bab Ezzouar. Ou encore l'Université des Sciences et de la Technologie Houari-Boumediene ou celles de Dély Brahim, Bouzaréah, des sciences politiques et des sciences de l'information de Ben Aknoun. Les hôpitaux de Drid Hocine, Belfort et Maillot de Bab El Oued ont eux aussi connu un débrayage de leur personnel administratif. La gréve du Snapap existe bel et bien mais elle semble loin des 81,5% annoncés par celui-ci qui d'après son chargé de communication, compte plus «de 400.000 membres». Le Snapap est donc en train de mener une guerre des chiffres. Néanmoins, le syndicat dénonce des pressions exercés contre ses membres. «Comme dans l'Université Kasdi Merbah de Batna ou dans des secteurs sanitaires dans les wilayas de Tiaret, Bord Bou Arréridj et Tlemcen où des grévistes ont été menacés de ponctions sur les salaires et les primes de rendement», rapporte Djilali Hamrani qui rappelle que la grève a touché «plus de 36 secteurs publics». Les principaux secteurs en grève sont «les communes, les wilayas, les daïras, la santé, la solidarité nationale et la famille, l'enseignement supérieur, la formation professionnelle, l'habitat, l'agriculture...», assure la même source qui précise que les communes viennent en tête du taux de suivi. Il rappelle également les revendications du Snapap. «On demande la révision de tous les statuts et régimes indemnitaires des travailleurs des corps communs et des corps techniques, des travailleurs professionnels, des chauffeurs, des agents de sécurité et de protection», explique M.Hamrani. Le syndicat exige également une promotion régulière de tous ces travailleurs et une «prime du Sud» qui doit être calculée sur la base de nouveaux salaires, selon lui. Enfin, le chargé de communication du Snapap tient à préciser que le syndicat «attend encore une réponse des autorités aux revendications». «Nous allons terminer demain (aujourd'hui, ndlr) notre grève. Si aucune réponse ne nous est donné, on se réunira jeudi pour voir les suites que l'on doit prendre», a t-il assuré. «En attendant, on continue le combat, on est déterminés à aller jusqu'au bout...», conclut-il.