L'affaire, dont les recherches ont nécessité neuf mois d'investigations, concerne la faculté de droit de l'Université d'Oran. Fuites de sujets d'examens ou fausses attestations de réussite dans l'examen du baccalauréat? Fausses notes ou achats de notes et de diplômes? C'est à ces deux questions auxquelles les enquêteurs tentent de répondre en ouvrant une vaste investigation sur un scandale qui a éclaboussé deux secteurs devant refléter une image d'intégrité. Il s'agit de celui de l'éducation et de l'enseignement supérieur. Le scandale des faux diplômes du baccalauréat qui vien secouer les deux secteurs, continuent à faire l'objet d'une enquête qui a été confiée par le parquet prés du tribunal d'Oran aux services de la gendarmerie nationale. L'affaire, dont les recherches ont nécessité neuf mois d'investigations, concerne la faculté de droit de l'université d'Oran. Le faux est usage de faux est, selon les premiers éléments de l'enquête, généralisé. Les enquêteurs sont arrivés à déceler 36 dossiers d'étudiants inscrits à la faculté de droit. Dans ce lot, 29 étudiants ont opté pour le droit et sept autres ont été inscrits dans la filière de sciences politiques). Un deuxième lot, constitué de 35 autres dossiers d'étudiants concerne la faculté des sciences économiques, commerciales et de gestion. Jusqu'à jeudi, l'enquête qui se poursuit a concerné 50 personnes, dont l'adjoint du recteur de l'université d'Es-Senia et les directeurs des facultés de droit et des sciences économiques. Plusieurs de ces derniers sont auditionnés pour faux et usage de faux, usurpation de fonction, contrefaçon des sceaux de l'Etat et trafic d'influence. Le parquet a, dans le cours de l'enquête toujours en instruction, prononcé ses premières décisions en plaçant sous mandat de dépôt trois des mis en cause dont deux cadres de la direction de l'éducation de la wilaya. Cette mesure a été suivie du placement sous contrôle judiciaire d'un lot composé de 41 individus, tous suspectés d'avoir une main directe dans l'affaire. Le scandale est à grande échelle. Les enquêteurs ont abouti à des révélations fracassantes, des faux étudiants seraient devenus médecins en exercice même. D'autres auraient été recrutés par la Sonatrach pendant que d'autres auraient bénéficié des bourses leur permettant des cursus à l'étranger. La falsification des fausses attestations de baccalauréat a, selon les premières conclusions de l'enquêté, commencé durant les années 2003 à 2004. Des fils de hautes personnalités, ceux des hommes politiques et ceux des médecins et d'avocats, d'enseignants universitaires et autres notables locaux ont bénéficié des d'accès à l'université sous les fausses déclarations de réussite dans l'examen de baccalauréat. L'affaire des faux bacs n'a pas livré tous les secrets qui l'entourent puisqu'elle devrait déboucher sur d'autres conclusions non moins stupéfiantes. Le parquet aurait misé tant sur cette finalité vu le nombre important de personnes se trouvant dans le collimateur de la justice. Les révélations de plusieurs témoins qui ont été auditionnés pourraient donc aboutir étoffer le dossier de l'instruction. «Jusque là 80 personnes ont défilé devant le bureau du procureur et celui du juge d'instruction prés du tribunal de première instance d'Oran», a-t-on appris auprès des sources généralement bien informées ajoutant que «des convocations seront transmises en fonction de la programmation des auditions qui se poursuivront jusqu'à la fin du mois en cours». Durant ces auditions, plusieurs de personnes, dont des cadres de l'éducation nationale et d'autres de l'université, ont été interrogées sur les rôles qu'elles ont joués dans l'affaire. Cela se passe au moment ou les chefs d'inculpations qui reviennent comme un leitmotiv sont axés autour de deux accusations: faux et usage de faux, falsification et abus de pouvoir et trafic d'influence.