Encore une histoire d'un justiciable poursuivi pour insulte, à l'encontre de policiers... Maître Abdelkrim Bouderbal, l'avocat de Fodhil A. poursuivi pour insultes et injures à l'encontre d'une voisine, a vite entamé sa plaidoirie par une judiciaire remarquée à propos de l'accueil des avocats au greffe: «Nous condamnons fermement ici, en présence de plusieurs avocats, cette fâcheuse situation qui voit un confrère se présenter au guichet retirer des dossiers à photocopier, être déçus de constater que des documents importants de ce même dossier, manquent. L'avocat de Bordj El Kiffan a prié Benyounès Khaled, le juge du lundi, d'El Harrach (cour d'Alger), d'être patient, car s'écriera l'avocat brun: «Il est inacceptable que ces éléments de la police n'écoutent qu'une partie au conflit, car il y a aussi et surtout l'antagoniste qu'on n'a pas entendu - oui! On n'a pas laissé mon client répondre aux questions! Pis, il s'agissait même de grotesques questions-reprises qui blessent le justiciable. Et ce qui est certain, c'est que mon client n'a jamais insulté qui que ce soit. Où sont les témoins?» Le défenseur avait baissé le ton, car il a remarqué que Benyounès, en magistrat avisé, écrivait et pensait des notes, ce qui signifie pour les initiés, qu'il écoute la plaidoirie pour mieux réfléchir aux sérieux arguments avancés par la défense. Revenant à la fameuse victime d'insultes et injures, le conseil a regretté son absence pour se demander si ce Laoued pourrait être fidèle au serment de «servir le peuple et assurer la sécurité». Passant le temps voulu autour de la bonne moralité de Adlène Foudhil malmené méchamment au commissariat, Maître Bouderbal n'était pas allé de main morte pour ce qui est de ces histoires d'outrage à policiers, fonctionnaires dans l'exercice de leur fonction. Et il trouve curieux que dans ces dossiers les «victimes» déclarent ce qu'elles veulent en avançant des inepties surtout que généralement, certains parquetiers signent les yeux fermés des procès-verbaux car émanant d'éléments de la police judiciaire. Se rappelant l'observation balancée par le défenseur au tout début des débats pour ce qui est des bizarreries relevées par les avocats concernant l'absence de documents et autres pièces d'un dossier donné, Maître Bouderbal a voulu revenir sur ces histoires gauchement racontées lors d'accrochages verbaux entre des policiers et des citoyens qui se retrouvent avec le grave et méchant statut d'inculpé d'«outrage à fonctionnaires ce ou encore de tentatives d'agressions sur policier en fonction, voire insultés». «Laissez-moi vous dire M. le président qu'il m'est arrivé de vouloir contourner un barrage de routine tant j'ai la frousse de m'emporter devant des comportements inadmissibles de policiers inconscients. Oui, c'est la vérité. Cependant, je ne vais pas cesser mes remarques sans rendre un vibrant hommage à tous les services de sécurité qui font preuve d'un engagement sans pareil dans l'exercice de leur fonction!». Et lorsque le plaideur avait fini en caressant sa grosse moustache, Khaled Benyounès, le président a souri avant de lancer une ironique remarque en direction de Maître Djamel Fodil qui venait d'arriver dans la salle d'audience et finissait d'embrasser Maître Chérif Abouzakaria: «Oh là, là, Maîtres, c'est la fête de l'Aïd qui refuse de cesser ou une éternelle affection d'avocat à avocat qui se fait voir en plein-débats?» Maître Fodil répondit qu'il était champion du monde de la confraternité et donc faire la bise à un confrère de la trempe de Abouzakaria valait le coup de perturber la plaidoirie de «mon cher frère et ami et néanmoins confrère, Maître Abdelkrim Bouderbal!». Les rires fusèrent des bancs réservés aux robes noires et Benyounès prit acte du dernier mot de Adlène Foudhil qui n'a demandé «que la relaxe pour un délit qu'il n'a jamais commis». La juge annonce la mise en examen du dossier avant d'appeler un couple au bord de l'implosion, pour non-paiement de la pension alimentaire.