Comment allier les efforts des universitaires et chercheurs à ceux des gestionnaires. «De l'eau pour les hommes, de l'eau pour la vie», c'est autour de ce thème bipolaire que se tient, deux jours durant, le 5e Colloque international sur les «Ressources en eau et développement durable Ciredd» qui a ouvert ses travaux hier à Alger. Cette manifestation scientifique, organisée par l'Ecole nationale supérieure de l'hydraulique (Ensh) de Blida, regroupe d'éminents spécialistes du domaine. Dans leurs interventions respectives, ces experts ont mis l'accent sur l'accès limité à l'eau, en quantité et qualité, qui reste l'un des principaux facteurs freinant le développement durable. La gestion des ressources en eau est basée sur une approche intégrée liant développement et protection de l'environnement naturel avec la participation de tous les acteurs et parties concernés, estiment-ils. A travers les différents thèmes proposés, parmi lesquels on relève l'assainissement urbain, sa gestion et son exploitation, ce colloque, de portée internationale, permettra à la communauté universitaire, aux chercheurs et aux gestionnaires, un échange d'expériences mais aussi une meilleure connaissance sur les moyens à mettre en oeuvre pour mieux optimiser et mieux gérer ce secteur délicat. Le renforcement des échanges et des collaborations entre les potentialités de l'Université et celles du secteur socio-économique, en vue d'une gestion participative intégrée des ressources en eau, constitue l'objectif principal de ce colloque. Les actions des pouvoirs publics ont notamment pour mission d'assurer un équilibre durable entre les besoins et les ressources en eaux disponibles, le développement du dessalement de l'eau de mer avec la programmation de nombreuses stations à travers le pays et les projets de transfert d'eau entre régions excédentaires et régions déficitaires. Il va sans dire qu'il est impératif de disposer d'une stratégie opérationnelle pour les décennies à venir qui déterminera aussi bien les options techniques d'aménagement, de gestion et de conservation des ressources en eau, que les instruments institutionnels, juridiques et économiques visant à en assurer une utilisation économe et durable. Parmi les interventions de cette première journée, on relèvera celle ayant trait aux effets de la baisse de pluviométrie sur les volumes de régulation des ouvrages de stockage, au transport solide dans le bassin versant de l'oued Mekerra (nord-ouest de l'Algérie), à l'analyse sur l'érosion hydrique en Tunisie (Matmata), ou encore aux effets des changements climatiques sur l'évolution des ressources en eau au Maroc (oued Inaouene). Les spécialistes et experts internationaux participant à ce colloque mondial, viennent de nombreux pays: Jordanie, Afrique du Sud, Brésil, Nigeria, Liban, Tunisie, Maroc... et d'autres pays d'Europe ou du Canada, pour ne citer que ceux-là. A travers les recommandations de ces deux journées de travaux, lesquelles seront proposées au ministère des Ressources en eau, diverses solutions pourraient être mises en oeuvre pour assurer une utilisation rationnelle de l'eau et sa protection. Ces recommandations reflèteront la volonté des universitaires de participer au progrès dans le domaine de l'eau, sur toile de fond d'une collaboration entre les universitaires et les secteurs économiques pour asseoir une meilleure gestion de cette denrée «rare et précieuse».