La fonction de grossiste en fruits et légumes ainsi que le règlement de cette profession, feront l'objet d'un décret exécutif Arrivera-t-on à assainir la gestion des marchés de gros de fruits et légumes? L'espoir serait permis avec le transfert de leur gestion assurée pour l'heure par des opérateurs privés vers l'entreprise publique désignée par l'acronyme «Magro». Cette dernière devra réaliser de nouveaux marchés de gros à travers le pays. Cette opération, pour le moins salutaire pour ce secteur dominé, selon les commerçants eux-mêmes, par une «maffia» du commerce informel, est à l'étude au niveau du gouvernement. Cette précision qui émane du premier responsable du commerce, Mustapha Benbada, montre à quel point cette question préoccupe son département. La création de ces nouveaux marchés, qui se fera conformément à des conventions signées avec les communes, dispensera à travers l'entreprise «Magro», une «formation aux gérants de marché». Les mandataires aiguisent leurs couteaux en menaçant d'une grève générale malgré la dénonciation par le ministre des «défaillances flagrantes» des collectivités locales quant à la régulation et l'aménagement de ces aires commerciales, où la spéculation règne en maître. Dès le début du mois prochain, a indiqué le ministre, des agents de contrôle procèderont à des vérifications dans l'exercice des activités commerciales des marchés de gros où les opérateurs sont appelés à respecter la loi. La fonction de grossiste en fruits et légumes ainsi que le règlement de cette profession longtemps négligée, feront l'objet d'un décret exécutif qui définira cette branche commerciale sous toutes ses facettes. Interrogé lors d'une conférence de presse suite à l'avis des commerçants et des citoyens qui estiment que ces espaces ne réunissent pas toutes les conditions (insécurité et état lamentable des lieux), Benbada a précisé que selon le projet de décret «le gestionnaire du marché de gros est tenu d'assurer le respect des conditions de travail, de la discipline générale et de la sécurité au sein de l'enceinte, conformément à la législation et à la réglementation du travail et aux dispositions du cahier des charges». Il a saisi cette occasion pour indiquer que pour réaménager le marché de gros de Bougara (w. Blida), une enveloppe de 15 milliards de centimes, en guise de rallonge budgétaire, avait été allouée à l'APC qui disposait d'un pactole de 19 milliards de centimes, mais les travaux nécessaires n'avaient pas été engagés. Récemment, des représentants des cinq marchés de gros du centre du pays (Attatba, Khemis El Khechna, Eucalyptus, Boufarik et Bougara), regroupés sous la férule de l'Ugcaa, ont menacé d'entamer une grève illimitée si les pouvoirs publics ne remédient pas à l'état de «dépérissement total» que connaissent les marchés de gros des fruits et légumes. Ils ont dénoncé le «diktat» des adjudicateurs qui gèrent ces espaces «avec la complicité des APC» tout en niant être derrière la flambée des prix des fruits et légumes. Ce sont 50 marchés de gros qui seront réalisés dans le but d'organiser l'activité, a précisé pour sa part Salah Souilah, secrétaire général de l'Ugcaa. Il a estimé que l'entreprise Magro qui sera chargée aussi bien des projets de réalisation de nouvelles infrastructures que de la réhabilitation des anciens marchés, permettra d'assurer une meilleure activité des marchés, une gestion des prix et une identification des commerçants y opérant.