Le colloque sur cette dame est attendu par beaucoup de chercheurs Des enseignants universitaires, des chercheurs et des artistes se pencheront sur la vie de cette dame qui a marqué l'histoire de notre pays. La date du 8 mars, cette année, sera célébrée sous l'ombre de Lalla Fatma N'soumer. Un colloque lui est dédié à partir d'hier à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. La grande et la petite salle abriteront un programme enrichi de communications et d'expositions jusqu'au 8 mars, Journée mondiale de la femme. Et, quelle femme, Lalla Fatma N'soumer! Elle a mené des hommes et manié les armes pour faire face avec bravoure à un envahisseur féroce dénué de tout humanisme. Ainsi donc, après l'ouverture officielle à laquelle prendront part les officiels, les halls et les salles de la Maison de la culture accueilleront les visiteurs qui viendront certainement nombreux découvrir, non pas le personnage, mais des choses jusque-là inconnues sur Fatma N'soumer. Afin de garder le cadre initial de la célébration de la Journée de la femme, les organisateurs ont tenu à inclure des expositions-ventes de tableaux, de poteries, de décoration florale, de macramé, de bijoux, d'habits traditionnels, de broderie berbère et de gâteaux. C'est aussi l'occasion de lancer une campagne de sensibilisation de grande envergure. A cet effet, une conférence sous le thème «ma sensibilisation et le dépistage précoce du cancer du sein» sera animée par Dr Dahmani Louisa. La communication est parrainée par l'association El Irchad Oua Al Islah. Au sujet de la grande dame du Djurdjura, une conférence sous le thème «Symbole du combat de la femme» sera animée en langue arabe par M.Si Youcef Mohamed, enseignant à l'Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Toujours dans la même journée, Kerdja Omar, enseignant et chercheur en histoire, donnera une communication sous le thème, «Lalla Fatma N'soumer la fille du Djurdjura». Jeudi, les conférences reprendront avec Si Hadj Tayeb, membre de la famille de Lalla Fatma N'soumer qui abordera le personnage de Lalla Fatma N'soumer et son rôle dans la lutte pour l'indépendance. Le Dr Kanouche Abdelhamid, chercheur, abordera lui dans sa communication les circonstances de la capture de Lalla Fatma N'soumer. Le journaliste Zineddine Kacimi, quant à lui, évoquera le parcours de cette dame.. Zoreli Med Amokrane, enseignant à l'Université de Béjaïa, Si Ouali Aït Ahmed, M.Ghebrini Mohamed et les représentants des organismes de l'Angem et de la Cnac sortiront, eux, du cadre du colloque sur Lalla Fatma N'soumer pour aborder, dans une communication le rôle de la femme algérienne dans son environnement après cinquante années d'indépendance. Le 8 mars, c'est une visite guidée qui sera organisée au monument de Lalla Fatma N'soumer. Enfin, il est à noter que le colloque sur cette dame est attendu par beaucoup de chercheurs, mais pas uniquement. En effet, le personnage intéresse au plus haut point les cinéastes algériens. La sortie d'un film sur Lalla Fatma N'soumer a provoqué une grande polémique. Réalisé par des cinéastes syriens, plusieurs hommes du 7e art algérien ont relevé des failles dans le scénario bien que d'autres ont relevé le fait positif de sa réalisation. Le personnage intéresse d'autant plus par son lien avec la langue berbère. Beaucoup de cinéastes s'accordent à dire qu'une production cinématographique sur le personnage devrait être dans sa langue d'origine. Seul moyen de rendre authentique un personnage, considèrent-ils. Par ailleurs, cette date du 8 mars est symbolique pour la femme à beaucoup d'égards. C'est d'abord un rappel que la femme revendique ses droits comme les hommes dans le milieu du travail. Jusqu'à aujourd'hui, beaucoup de femmes continuent de se battre pour s'affirmer dans la vie économique du pays, mais non sans entraves. Beaucoup d'entre elles n'hésitent pas à dénoncer des comportements intolérables jusque-là passés sous silence car, c'est tabou. Un grand nombre de femmes subissent, en effet, des harcèlements sexuels sur leurs lieux de travail. Un comportement qui contraint souvent les femmes à quitter leurs postes sans lutter et dans le silence. Et, c'est à ce combat que la femme algérienne a estimé que l'exemple de Fatma N'soumer doit servir.