L'Iran a rejeté hier la demande de l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) pour une visite rapide de son site militaire suspect de Parchin, répétant que cette question serait réglée dans le cadre d'un accord global avec l'agence nucléaire de l'ONU. L'Iran souhaite parvenir à «un accord général dans lequel ils (les responsables de l'Aiea) reconnaissent nos droits au nucléaire pacifique et en contrepartie nous prendrons les décisions pour répondre à leurs inquiétudes», a déclaré le porte-parole de la diplomatie iranienne Ramin Mehmanparast, répétant la position de Téhéran depuis le début des négociations avec l'agence onusienne il y a un an. «L'Iran poursuivra sa coopération avec l'Aiea à l'intérieur du cadre déjà établi», a ajouté le porte-parole, soulignant que «les pas faits par les deux parties doivent être réciproques». Lundi, le chef de l'Aiea Yukiya Amano a demandé «de nouveau à l'Iran de fournir sans autre délai un accès au site de Parchin, qu'un accord soit atteint ou non sur une approche structurée». Cette autorisation «serait une mesure positive qui contribuerait à témoigner de la volonté de l'Iran de coopérer avec l'agence sur la nature même de ses inquiétudes», a expliqué M. Amano devant le conseil des gouverneurs de l'Aiea à Vienne. L'Aiea soupçonne l'Iran d'avoir procédé à Parchin à des tests d'explosion conventionnelle applicable au nucléaire, ce que l'Iran dément. Elle l'a accusé, images satellite à l'appui, de faire disparaître toute trace compromettante sur place. Téhéran exclut toute visite pour l'instant, estimant que cette base militaire, située à l'est de Téhéran, n'entre pas dans le cadre des enquêtes des inspecteurs de l'ONU. Jusqu'ici, l'accès à Parchin était inclus dans les discussions sur une «approche structurée», un accord global visant à donner aux inspecteurs de l'Aiea un accès plus large à des sites, documents ou individus pouvant l'aider à déterminer la nature du programme nucléaire iranien, soupçonné de cacher un volet militaire. L'Iran et l'Aiea ont mené une série de discussions depuis début 2012, dont la dernière remonte à la mi-février, sans trouver jusqu'ici un accord.