L'Iran a affiché, hier, sa fermeté sur son programme nucléaire controversé, sans exclure la possibilité d'un accord global sur les contrôles avec l'AIEA, à la veille d'une nouvelle visite à Téhéran des inspecteurs de l'agence onusienne. L'Agence internationale de l'énergie atomique, dont une délégation est attendue aujourd'hui, tente depuis un an de parvenir à un accord avec l'Iran pour enquêter librement sur la finalité du programme nucléaire iranien. Mais Téhéran a refusé jusqu'à présent un certain nombre de demandes de l'agence qui vérifie déjà une large part du programme nucléaire, estimant qu'elles allaient au-delà de ses obligations dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Nous espérons parvenir à un accord global mercredi, a affirmé mardi le porte-parole de la diplomatie iranienne, Ramin Mehmanparast. Mais l'AIEA doit reconnaître pleinement les droits nucléaires de l'Iran, a-t-il souligné, dont le droit à l'enrichissement qui est au cœur du conflit entre l'Iran et la communauté internationale. Le chef de la délégation de l'AIEA, le Belge Herman Nackaerts, a pour sa part espéré des discussions constructives, à son départ de Vienne, à la tête d'une équipe de huit experts. Il a aussi dit souhaiter avoir accès au site militaire de Parchin, où l'Iran est soupçonné d'avoir procédé à des tests de détonateurs susceptibles d'être utilisés pour déclencher une arme atomique. Mais la base n'a aucun lien avec les activités nucléaires de l'Iran et cette question ne pourra être discutée que dans le cadre d'un éventuel accord global, a réaffirmé M. Mehmanparast. L'AIEA et la communauté internationale redoutent que l'Iran, en dépit de ses dénégations répétées, ne cherche à se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil. Plusieurs réunions, dont la dernière en décembre à Téhéran, se sont soldées par des échecs. La semaine dernière, le directeur général de l'agence Yukiya Amano s'était dit pas forcément optimiste sur un accord mercredi. Cette réunion sera surveillée de près par le groupe 5+1, interlocuteur de Téhéran sur la question nucléaire iranienne depuis 2009, avant une reprise prochaine de pourparlers dans l'impasse depuis trois ans. Le groupe, qui comprend les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne) et l'Allemagne, s'est mis d'accord avec l'Iran sur une date, mais pas encore sur un lieu, a annoncé M. Mehmanparast ,hier. Trois rounds de négociations infructueuses avec Téhéran ont eu lieu en 2012, à Istanbul en avril, à Bagdad en mai, puis à Moscou en juin. Le programme nucléaire iranien a été condamné par six résolutions du Conseil de sécurité, dont quatre assorties de sanctions internationales, renforcées ensuite unilatéralement par les Etats-Unis et l'Union européenne. Le cœur du conflit porte sur l'enrichissement massif d'uranium par l'Iran, officiellement à des fins purement civiles.