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"Il n'y a pas une volonté politique de changer les choses" JOURNEE INTERNATIONALE DE LA FEMME: MME LOUIZA AIT HAMOU, PRESIDENTE DU RESEAU WASSILA-AVIFE À L'EXPRESSION
L'Expression: D'après vous, quelle est la situation actuelle des femmes algériennes? Mme Louiza Aït Hamou: L'Algérienne vit aujourd'hui une situation caractérisée, en général, par l'inégalité, une discrimination claire et beaucoup de batailles ont été menées. Aussi, la violence est devenue de plus en plus visible, puisque les victimes et les médias en parlent. Toutefois, une étude sur la violence à l'égard des femmes est faite au niveau national. Il ne faut pas, bien sûr, nier les bonnes choses acquises depuis 1962. Plus de filles accèdent gratuitement à l'éducation. On entend souvent dire que la femme algérienne est beaucoup mieux placée par rapport à d'autres femmes, notamment arabes. Qu'en pensez-vous? Malheureusement, les choses faites servent à vendre une image à l'extérieur sous les pressions de l'étranger. C'est une galerie pour l'étranger. Effectivement, il n'y a rien de concret au niveau du statut individuel. Il faut d'abord changer les choses inégales à l'intérieur, notamment la loi (le Code de la famille) qui n'est pas du tout favorable pour les femmes. A mon sens, il n'y a pas encore une véritable volonté politique de changer les choses par rapport à ça, telle que la prise en charge des femmes victimes de violence. Quelles sont les formes de violence les plus répandues? Toutes les violences, aussi bien morales que physiques, sont destructrices. Elles privent la femme de son salaire, lui interdisent de sortir, d'aller voir sa famille... Il est remarquable que la violence est enregistrée beaucoup plus au sein de la famille. Ce fait était pendant très longtemps un tabou, mais maintenant elle est plus visible. Actuellement, la forme la plus gave est la violence morale que la femme subit au quotidien. Ce qui fait qu'elle perd la confiance en elle-même. Elle est tellement détruite au point qu'elle n'a même pas le droit de dire non. Quoi de plus grave que de douter de ses propres capacités? Et là, on se demande: quel genre d'image ou de modèle auront les enfants en voyant leur mère humiliée par leur père? Ce genre de violence tue parfois, mais détruit toujours le reste de la famille. De plus, le problème réside dans le fait que les femmes ne parlent pas dès le début de cette violence morale qui a des conséquences néfastes. Après une prise de conscience suite à plusieurs séances de consultation, ces femmes commencent à en parler puisqu' elles se rendent compte que c'est anormal! Et pourquoi elles l'intériorisent? Est-ce parce qu'elles ignorent leurs droits? Non, les femmes connaissent parfaitement leurs droits. Le gros problème est que ces femmes n'ont pas d'autre choix, surtout si l'agresseur est leur mari. Dans ce cas, tout est fait pour décourager la femme à porter plainte à commencer par sa famille et les gens qui la reçoivent au commissariat. Le véritable problème est celui du logement et du travail. En fin de compte, elles se retrouvent à la rue puisque le peu de centres d'accueil dont on dispose n'acceptent pas les enfants! Que proposez-vous en tant que mouvement associatif pour y remédier? On se bat pour avoir un quota de logement pour ces femmes où des lieux de collocation à des prix raisonnables, car au jour d'aujourd'hui, le logement est un moyen d'autonomisation des femmes. On aimerait une politique nationale qui réserve un certain quota pour les femmes défavorisées pour se protéger et protéger leurs enfants. De ce fait, on lance un appel aux institutions, notamment l'actuelle APN pour discuter très prochainement le projet de loi portant sur la criminalisation de la violence à l'égard des femmes. C'est-à-dire qu'elle passe cette loi proposée par un collectif d'associations depuis la précédente assemblée. Aussi, elle facilite aux femmes l'accès à la loi au niveau de la justice. De même, les personnes qui reçoivent des femmes victimes de violence au niveau des commissariats, personnels de santé, juges,...etc. doivent être formées spécialement pour la prise en charge de ces femmes. Ce sont des choses faisables à court terme. Il suffit d'avoir une volonté politique. Quel est le message à faire passer aux femmes à l'occasion de leur Journée internationale? Notre réseau encourage davantage les femmes victimes de violence à parler afin de briser le silence pour remettre les choses à leur place. Nous sommes solidaires des victimes. Pour les soutenir, nous avons mis à leur disposition nos services, il suffit de nous contacter au 021.36.99.99 /0560.100.105, site web:, Facebook page: Reseau Wassila/Avife.