Laâyoune était sous étroite surveillance et sous haute tension 50 Sahraouis, au moins, ont été blessés le 23 mars au cours d'une manifestation pacifique violemment réprimée par les forces d'occupation marocaines lors de la visite de l'envoyé spécial de l'ONU. Le peuple sahraoui veut être libre. Il est sorti samedi le clamer dans les rues de Laâyoune. Le pouvoir marocain n'a pas voulu en entendre parler. Ses barbouzes se sont chargés de le réduire au silence. «Plusieurs personnes ont été arrêtées lors de cette manifestation au moment même où l'envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental effectuait une visite dans la région», souligne une source diplomatique citée par l'APS, qui indique que les forces marocaines «ont violemment réprimé cette manifestation, blessant, aussi bien des femmes, que des enfants». Comme il fallait s'y attendre, le séjour de Christopher Ross dans la capitale du Sahara occidental occupé n'allait pas être de tout repos... pour les manifestants sahraouis qui oseraient mettre le nez dehors pour afficher leur désir d'indépendance. Laâyoune était sous étroite surveillance et sous haute tension. L'arrivée de Christopher Ross a mis la police marocaine sur les dents. La présence du représentant personnel du Secrétaire général de l'Organisation de Nations unies est hautement symbolique. Il a rencontré des militants sahraouis des droits de l'homme au moment où le pouvoir marocain est criblé par des rapports d'organisations internationales des droits de l'homme et du rapporteur spécial de l'ONU qui ont fait état de l'usage de la torture lors d'arrestations et d'interrogatoires des militants sahraouis. Ce sont donc des forces de répression enclines à l'usage de la violence qui ont perdu leur sang-froid. Elles sont parties à l'assaut pour réduire au silence les voix sahraouies libres qui se sont élevées dans les quartiers de Laâyoune en faveur de l'indépendance du Sahara occidental. Les manifestations ont éclaté le 23 mars vers 17h 30 dans le boulevard de Smara à Laâyoune. Elles ont été infiltrées par les barbouzes marocains. «Les forces d'occupation marocaines ont dispersé violemment des citoyens sahraouis qui manifestaient pacifiquement lors de la visite de l'envoyé personnel du SG de l'ONU pour le Sahara occidental...», rapporte de son côté SPS, l'agence de presse officielle sahraouie qui cite des témoins oculaires. «Des dizaines de personnes ont été blessées durant cette violente intervention des forces d'occupation marocaines pour disperser la manifestation pacifique qui s'est déclenchée dans les quartiers de Dadach et Matala», indique la même source qui a précisé que «les autorités d'occupation marocaines ont empêché l'accès des ambulances pour apporter l'assistance nécessaire aux victimes...». C'est dans une telle ambiance qui confirme les craintes de l'envoyé spécial de l'ONU, qui tente de renouer les fils du dialogue entre le Maroc et le Front Polisario, de voir basculer le conflit du Sahara occidental dans la lutte armée. Cela «pourrait nourrir une frustration croissante et déclencherait de nouvelles violences et hostilités qui seraient tragiques pour les peuples de la région», avait prévenu Christopher Ross lors d'une précédente visite qu'il avait effectuée à Laâyoune au mois de novembre 2012. Il a de nouveau mis en garde les autorités marocaines. «La situation dans la région du Sahel et son voisinage rend une solution plus urgente que jamais. À cet égard, j'ai eu des entretiens approfondis avec les dirigeants marocains sur le meilleur moyen de faire avancer le processus de négociation», a déclaré le diplomate américain au cours d'un point de presse organisé à l'issue de son entretien avec Saâd Dine El Otmani, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération... Rabat affiche sa préférence à la matraque plutôt qu'au dialogue...