La ville d'Akbou vivra demain au rythme d'une marche populaire qui sera précédée d'un meeting qu'animeront les élus. Depuis que la décision de révocation a été signée conjointement par le chef du gouvernement et les 24 délégués des archs, il ne se passe pas un jour sans que le Front des forces socialistes ne se manifeste à travers ses sections et ses élus. Le branle-bas de combat est toujours en vigueur ici à Béjaïa où le parti d'Aït Ahmed passe désormais à la vitesse supérieure. La ville d'Akbou vivra demain au rythme d'une marche populaire qui sera précédée d'un meeting qu'animeront les élus. Ces mêmes élus étaient, hier, en conclave à Béjaïa. La session extraordinaire de l'APW s'est transformée pour l'occasion en tribune. Les élus, toutes tendances confondues, ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour fustiger le dialogue et les deux parties qui le mènent depuis une semaine. Tour à tour, les élus du FFS et du FLN ont clairement affirmé leur intention de ne pas se laisser faire. Pour ces élus «si dialogue, il y a, il doit se faire avec les représentants du peuple», soulignant la solidarité des élus des autres wilayas, les intervenants, fort nombreux, ont proposé l'organisation d'une marche de protestation au chef-lieu de wilaya. Une colère qui s'apprête à se manifester dans la rue était visible dans les propos des orateurs qui ne se sont pas du tout montrés tendres avec Ouyahia et ses vis-à-vis. Parallèlement à cette session, les assemblées locales ne se sont pas privées de rédiger des déclarations toutes plus virulentes les unes que les autres. L'APC de Béjaïa, de Souk El-Tenine, Tichy, Tazmalt...sont toutes revenues à la charge pour réaffirmer leurs positions désormais unanimes. A cela, il faut noter l'attente des structures de base pour réagir à la réaction à toute nouvelle donne. Pour l'heure, les regards sont braqués vers la capitale d'où se fera l'annonce «de l'initiative politique de sortie de crise», que préconise le président du parti Hocine Aït Ahmed. D'ailleurs, le retard accusé dans le lancement des actions de rue est en grande partie motivé par cette attente de la sortie politique à l'aune de laquelle se déciderait même la nature des actions. Par ailleurs, les structures des archs battent aussi le rappel des troupes en soutien au protocole d'accord. C'est ainsi que la coordination des villages et quartiers de Tazmalt a programmé une marche populaire demain pour dénoncer «la tentative d'enclenchement d'une guerre fratricide» et exiger «la satisfaction pleine et entière de la plate-forme d'El- Kseur». De leur côté, les dissidents n'ont pas raté l'occasion de s'exprimer. La coordination d'Akbou estime, dans une déclaration, que «l'heure est plus que jamais à la vigilance et au discernement face aux manoeuvres sournoises de ce pouvoir aux abois et face à l'agitation et l'affolement de ceux qui ont trahi la Kabylie en servant de relais à Zerhouni».