La réunion du groupe des Onze, qui a eu lieu hier au siège du RCD a officiellement consommé la rupture avec le chef de l'Etat et ses proches cercles. Ainsi, le passage à l'acte, après la plainte déposée contre le ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni, consistera en deux activités principales, devant être suivies par d'autres dans le courant du mois prochain. «Un meeting populaire est donc prévu à Alger le 8 février prochain». Objectif : «alerter les citoyens sur la précipitation des dérives qui menacent la cohésion de la nation et la stabilité des institutions». L'on croit savoir, au regard du monde que devrait drainer une manifestation historique de cette envergure, que c'est la salle Atlas qui devrait être demandée. Reste à dire que des risques certains existent sur le fait que Zerhouni pourrait refuser la demande sous un quelconque prétexte, sinon proposer une salle qui reçoit beaucoup moins de monde dans le but de réduire de l'importance de ce groupe. Dans le cadre des activités que compte mener le groupe des Onze, il est également question d'«entreprendre des contacts avec les institutions (sans en exclure l'ANP, disent des sources proches de ce groupe) et les forces vives de la société et leur transmettre le mémorandum consignant les violations des normes constitutionnelles par le chef de l'Etat». Il s'agit du fameux document, devant sans doute être complété, qu'avait rendu public le groupe parlementaire du FLN quelques heures avant la clôture de la session d'automne de l'APN. L'on se souvient que le chef d'état-major dans l'une de ses rares sorties médiatiques avait souligné vouloir des preuves sur les transgressions qu'auraient commises le président vis-à-vis de la Constitution. Il n'avait pas exclu le fait que l'Institution militaire puisse intervenir dans le cas où le besoin s'en ferait sentir pour jouer le rôle d'arbitre et, éventuellement, prévenir les dérives risquant d'advenir. Dans leur communiqué, les signataires, au comble de l'inquiétude et de la colère sur la situation ambiante, relèvent «la persistance de la fuite en avant du pouvoir exécutif face (aux demandes formulées), la multiplication des entraves rencontrées par les postulants à la candidature lors de la collecte des signatures (et) l'aggravation de la confiscation des médias audiovisuels publics». La prochaine rencontre est prévue mercredi prochain au siège du MSP.