Lancés à la hâte, ces projets se retrouvent au placard. Cette situation démontre l'absence de maturité dans l'examen des projets. De report en report. Le gouvernement n'arrive pas à tenir ses engagements dans la réalisation de ses chantiers. Le lancement de la 3G, prévu pour la fin mars, accuse encore un retard. Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Moussa Benhamadi, a rassuré que tout le dossier y afférent est finalisé en fixant même un délai. Or, jusqu'à présent, aucune explication n'a été donnée sur ce retard. La 3G est, apparemment, suspendue à une décision politique. Récemment, le conseiller de M. Benhamadi, chargé de la communication, Zoheir Meziane, a déclaré que «le dossier technique relatif au lancement du processus d'exploitation, par les opérateurs de la téléphonie mobile, de la licence 3G est finalisé». Cette déclaration traduit indirectement que le projet n'est pas mûr. Alors que dans d'autres pays moins avancés comme le Mali, le Kenya et la Somalie, cette technologie est déjà exploitée, en Algérie le projet traîne le pas. «La vision du ministère de la Poste et des TIC par rapport au haut débit, le très haut débit, la 3G et la LTE est claire et ne souffre d'aucune ambiguïté et ne fait l'objet d'aucune hésitation à introduire cette technologie en Algérie», a expliqué le conseiller en guise de justification. Les Algériens doivent attendre encore quelques mois pour accéder à ce nouveau service de haute technologie. Pourquoi ce retard? Dans une récente déclaration au journal El Khabar (30 mars 2013), Younès Grar, consultant en TIC, a imputé le retard à «l'absence d'une vision claire des pouvoirs publics». Selon lui, «techniquement, il n'y a pas de problème, parce que les solutions techniques et matérielles sont disponibles». L'expert reconnaît plutôt qu'«il y a un problème dans la détermination de ce que nous voulons exactement et cela est évident dans les déclarations contradictoires qui ont accompagné le dossier. Tant qu'il y a un manque de transparence, nous allons assister au retard de ce projet». Ce projet n'est pas le seul qui souffre de retard. Il y a quelques mois seulement, le ministre des Transports, Amar Tou, multipliait ses déclarations sur le permis à points. A chaque sortie médiatique, le ministre réitère que le permis à point entrerait en vigueur fin février. Ce n'est qu'à la fin du mois de février que son département s'est rendu compte qu'il est incapable de tenir son engagement. Les exemples se multiplient dans la forme et le fond. La liste des projets renvoyés aux calendes grecques ne cesse de s'allonger. Ouverture de l'audiovisuel, généralisation du chèque, nouvelle ville de Sidi Abdellah, le parc Dounia, sont autant de chantiers qui sont temporisés ou bien suspendus au gouvernement. Lancés à la hâte, ces projets se retrouvent au placard. Cette situation démontre l'absence de maturité dans l'examen des projets. Cela prouve également le manque de visibilité chez le gouvernement. Ce dernier ne prend pas préalablement les dispositions adéquates au lancement du projet. Il multiplie ses annonces sans pour autant tenir ses engagements. Les retards sont devenus une habitude chez nos responsables. L'autoroute Est-Ouest, le projet d'un million de logements, le tramway, le métro, tous ses projets ont souffert de retards pour voir le bout du tunnel.