Dans une déclaration rendue publique, le Collectif des travailleurs de l'éducation (CTE) de la wilaya de Béjaïa a annoncé une journée de protestation le mardi 9 avril prochain. Ça grogne dans le secteur de l'éducation nationale à Béjaïa. La colère qui couve depuis des mois est en passe de se matérialiser sur le terrain. Un collectif de travailleurs et d'enseignants appelé communément du «fondamental», c'est-à-dire les MEF et PEF, compte briser le mur du silence et passer à l'action dès ce mardi. Dans une déclaration rendue publique, le collectif des travailleurs de l'éducation (CTE) de la wilaya de Béjaïa a annoncé une journée de protestation le mardi 9 avril prochain. Cette journée de protestation, qui se matérialisera par un débrayage au niveau des établissements scolaires, appuyé par un rassemblement devant le siège de la wilaya, concernera tous les enseignants exerçant les structures des paliers primaire et moyen de l'éducation. Il s'agit, pour le Collectif des travailleurs de l'éducation (CTE), d'exiger la satisfaction des revendications communes aux trois paliers du secteur de l'éducation, dont la principale reste liée à «la réouverture du statut particulier et à la réhabilitation des travailleurs de l'éducation dans leur dignité». Le CTE estime que «l'actuel statut brise la carrière du fonctionnaire et n'ouvre aucune perspective professionnelle d'avenir; ne valorisant ni l'expérience acquise ni la formation. Dans sa déclaration, le CTE estime que «les travailleurs de l'éducation vivent dans une situation dramatique.... frappés de plein fouet par l'application du statut particulier qui consacre des injustices, des inégalités et des impartialités et dresse les fonctionnaires les uns contre les autres en créant plusieurs grades au sein d'une même fonction». Plus loin, le CTE souligne que «cette orientation matérialise une contradiction avec le statut de la Fonction publique qui garantit pourtant une promotion tous les dix 10 ans». Les membres du collectif rencontrés, hier, précisent que l'action ne s'inscrit pas dans l'optique de créer un autre syndicat ou de s'opposer à ceux qui activent sur le terrain, mais plutôt de réparer une injustice que des milliers d'enseignants des différents paliers traîne comme un boulet. «La déclaration ne fait allusion à aucun syndicat pour éviter des interprétations et toucher des sensibilités», affirme-t-on. Tous sont unanimes à relever la nécessité de renégociation du statut. Un objectif national que les enseignants de Béjaïa partagent et s'apprêtent à s'aligner sur ce qui se fait ailleurs dans le pays. «Nous sommes prêts à nous inscrire dans n'importe quelle dynamique nationale qui revendiquerait la réhabilitation de toutes les victimes du statut de la honte 08/315 modifié par le décret non moins honteux, 12/240», affirme un enseignant partie prenante du collectif qui comprend beaucoup de syndicalistes, las de la léthargie qui frappe leurs cadres, notamment par rapport à cette question. Sans couleur syndicale, le collectif se veut rassembleur, comme nous le précisait hier M. Hocine Boumedjane. Bref, la correction des injustices commises envers les enseignants du primaire et du moyen dont notamment la mauvaise classification qui leur est réservée», est donc au goût du jour et risque de peser sur la préparation des examens de fin d'année scolaire.