Les jeunes de Ghardaïa revendiquent des postes de travail et le développement de leur région Ils considèrent l'unité nationale et l'intégrité territoriale comme des «limites rouges» à ne jamais dépasser. Environ un millier de jeunes chômeurs ont investi la place du 1er-Mai au centre-ville de Ghardaïa, selon les témoignages nous parvenant des lieux. Un rassemblement qui s'est déroulé dans le calme. Après les rassemblements de Ouargla, Laghouat, El Oued et Tamanrasset, les sans-emploi du Sud continuent de poursuivre leur action de protestation. En plus des jeunes chômeurs issus des communes de Ghardaïa, plusieurs chômeurs venant d'une quinzaine d'autres wilayas limitrophes et celle d'un peu plus loin comme Skikda, ont rejoint ce rassemblement selon plusieurs échos. Les chômeurs ont scandé des slogans et brandi des banderoles où on pouvait lire: «Le combat continue jusqu'à ce que le chômeur travaille», «Louisa, Louisa pour te rendre au Sahara il te faut un visa», «Jugez Chakib Khelil pas les lampistes», «Alors que les jeunes sont dans la rue, on dilapide les richesses du pays». Les jeunes revendiquaient, notamment des postes de travail et le développement de leur région. Le temps d'occupation de la place publique principale de la ville, les brigades antiémeute se sont fait très discrètes, voire invisibles, apprend-on de source proche du mouvement des chômeurs. Comme à l'accoutumée, très vigilants, les contestataires répondent à leur manière à ceux qui les accusent d'être des «sécessionnistes». Ils considèrent l'unité nationale et l'intégrité territoriale comme des «limites rouges» à ne jamais franchir. «L'emploi et le logement, c'est notre droit reconnu par la Constitution», «L'unité nationale une ligne rouge à ne pas franchir», «Etat de droit, égalité des chances devant l'emploi et développement», sont d'autres slogans affichés par les chômeurs. Des tracts ont été distribués et une campagne de sensibilisation a été menée par les délégués du Cnddc, pour expliquer qu'aucun dépassement ne sera toléré et la nature pacifique de leur lutte pour la défense de leur droit à l'emploi. Des affiches ont été collées un peu partout sur les murs de la ville de Ghardaïa, une zone abritant des activités pétrolières et gazières. Les jeunes chômeurs, qui exigent un dialogue sérieux et ouvert avec les autorités capables de prendre des décisions concrètes, dénient toute qualité de représentant ou intermédiaires aux «notables, députés et les personnes désignées par l'administration». Les chômeurs dénoncent aussi les dépassements, passe-droits, népotisme, la «tchipa» caractérisant les offres d'emploi, les placements effectués par les agences de main-d'oeuvre (Anem) et d'autres embauches. Par ailleurs, le Cnddc réclame de mettre fin à la précarité de l'emploi en titularisant les contractuels et ceux embauchés dans le cadre du filet social. La formation de la main-d'oeuvre qualifiée et l'ouverture des centres de formation, figurent également sur la liste des revendications des chômeurs. Par ailleurs, un appel de la Coordination nationale de défense des droits des chômeurs (Cnddc), est déjà lancé pour l'organisation d'un rassemblement similaire à Djelfa le 20 du mois en cours. Le chômeurs défendent aussi jalousement leur mouvement contre les tentatives de discrédit, dévoiement et autres embûches visant à les pousser au pourrissement en attisant les vieux démons d'antan, en l'occurrence le communautarisme racial. D'ailleurs, le rassemblement d'hier a regroupé, aussi bien des malékites que des ibadites..