Paris n'utilisera probablement pas son droit de veto pour contrer la proposition américaine qui consiste à confier aux Casques bleus la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental. C'est sans doute le branle-bas de combat à Rabat. Après les Etats-Unis qui comptent présenter un projet pour élargir les prérogatives de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un referendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance des droits de l'homme, la France annonce qu'elle ne se mettra pas en travers de l'initiative américaine. «Il est peu probable que la France, protecteur traditionnel du Maroc au Conseil de sécurité de l'ONU, utilise son droit de veto pour bloquer une proposition américaine qui prévoit de confier aux Casques bleus la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental», a rapporté l'agence Reuter dans une dépêche datée du 18 avril qui cite des diplomates dont elle n'a pas révélé l'identité. «La proposition américaine pour l'introduction d'un instrument de contrôle des droits de l'homme au Sahara occidental dans le cadre de la Minurso, est venue après que le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon ait déclaré au Conseil de sécurité qu'il plaidait pour soutenir ce projet», a souligné la même source. Cela serait donc un comble que la patrie des droits de l'homme puisse contrarier une telle démarche «parrainée» par les USA. Une proposition soutenue de surcroît par la puissante Association marocaine des droits de l'homme (Amdh). «Aucun défenseur des droits de l'homme dans le monde ne peut s'opposer à une décision de ce genre et un mécanisme des droits de l'homme doit être équilibré et indépendant dans toutes les régions», a déclaré la présidente de l'Amdh, Khadija Ryadi. «La surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental, doit être effectuée par les Nations unies à travers un mécanisme onusien qui respecte les normes internationales dans ce domaine et qui bénéficie d'une autonomie réelle», a souligné la militante marocaine des droits de l'homme. Le ver est dans le fruit... A quoi va ressembler la prochaine résolution que va adopter le Conseil de sécurité concernant le Sahara occidental? Si l'on se réfère aux informations qui nous parviennent des chancelleries les plus influentes de la planète, elle subira un correctif de taille qui aura pour conséquence de protéger les populations sahraouies des territoires occupés, des violences exercées par les forces d'occupation marocaine. Un combat de tous les jours mené par le Front Polisario qui est sur le point de remporter le bras de fer qui l'a toujours opposé au pouvoir marocain. Une victoire sur la loi du plus fort qui se dessine. Elle a été rendue possible par des organisations de défense des droits de l'homme, par le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, irréprochables en la matière, dont les rapports ont fini par sensibiliser la communauté internationale à commencer par les Etats-Unis, alliés traditionnel du trône marocain et membre permanent incontournable du Conseil de sécurité de l'ONU. «Compte tenu des rapports continus faisant état de violations des droits de l'homme, la nécessité d'un contrôle impartial et indépendant de la situation des droits de l'homme au Sahara occidental devient de plus en plus pressante», a mentionné dans son rapport le Secrétaire général de l'ONU. Le Makhzen a été épinglé par le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, le département d'Etat américain ainsi que par de nombreuses organisations internationales de défense des droits de l'homme (Centre Robert Kennedy, Human Rights Watch, Amnesty International...)... avant qu'une délégation de parlementaires européens qui devait s'informer sur l'état des droits de l'homme dans les territoires occupés par le Maroc ne soit refoulée le 6 mars 2013 de l'aéroport de Casablanca...