Messi et ses coéquipiers ont été sévèrement corrigés par les Bavarois Balayé (4-0) en demi-finale aller de la Ligue des Champions par le Bayern, Barcelone se raccroche au rêve d'un miracle au retour mais ne peut éviter l'afflux d'interrogations sur une possible fin de cycle. Les Catalans ont subi mardi la plus lourde défaite de leur histoire en Ligue des Champions. Deux défaites 4-0 émaillent jusqu'ici le parcours des Blaugrana en C1: un match contre Kiev en phase de poules lors de la campagne 1997-98, mais surtout une débâcle en finale de la Ligue des Champions 1994 face au Milan AC, qui avait sonné le glas de la mythique Dream Team coachée par Cruyff. Mercredi, la presse espagnole faisait forcément le parallèle entre ces deux déroutes, le journal sportif AS n'hésitant pas à employer le mot qui fâche: «fin de cycle». «Le Barça a vécu à Munich l'équivalent de la finale d'Athènes de la Dream Team et voit se clore une ère somptueuse, ce qui ne sera que maquillé par son titre en Liga», tranchait le journal sportif. S'il est toujours hasardeux de diagnostiquer un changement de cycle, l'expression ne semble pas non plus hors de propos. Contre le Milan AC déjà, (défaite barcelonaise 2-0 à l'aller; succès 4-0 au retour) et le PSG à plus forte raison (2-2; 1-1, qualification grâce aux buts à l'extérieur), ce Barça là avait laissé entrevoir les défauts qui ont provoqué sa noyade mardi, face au Bayern. Soit une possession de balle totalement improductive, une fragilité dans les airs incontestable et une fatigue physique manifeste. Même certains cadres du vestiaire reconnaissaient à l'issue du match, ces lacunes rédhibitoires. «Nous avons eu une possession de balle stérile. Sans doute n'avons-nous pas bien attaqué, nous ne nous sommes pas procuré d'occasions claires», convenait ainsi Xavi, l'un des rares Catalans à avoir surnagé. Parmi les autres données préoccupantes de mardi, on peut aussi lister l'absence d'alternative en attaque à Messi, qui contre les Bavarois n'aura été que l'ombre de lui-même. Ne réussissant que 2 dribbles sur 11 tentés, neutralisé qui plus est par un Javi Martinez ayant ressorti ses fiches datant de ses années de Liga, le quadruple Ballon d'or a sans doute livré l'un des pires matches de sa carrière. Cette Messi-dépendance extrême, qui était déjà apparue lors des tours précédents, aura été criante contre le Bayern. Elle se double même d'un autre problème: l'absence de confiance du staff envers les autres joueurs d'attaque. Mardi, l'entraîneur Vilanova n'a ainsi effectué qu'un seul changement, lançant Villa pour Pedro à la 83e minute. Ni Fabregas ni Tello (ce dernier n'était même pas sur le banc), qui avaient pourtant récemment trouvé le chemin des filets en Liga, n'ont été jugés aptes à changer le cours du match. «Il n'y a aucune règle qui dit qu'on doit forcément changer pour changer. Nous ne voyions pas d'options claires. Nous avons fait le changement au moment que nous pensions opportun», s'est défendu Roura, l'adjoint de Vilanova, après la rencontre. Face à ce désaveu manifeste, il est peut-être temps pour les Blaugrana de songer à renforcer leur effectif. Au vu de la perméabilité de la défense, dépassée par un Bayern impérial dans le jeu aérien, et de l'impossibilité de trouver un relais à Messi dans le jeu offensif, les Barcelonais semblent devoir se mettre en quête d'un avant-centre et d'un défenseur central. Si le premier semble déjà trouvé en la personne du Brésilien Neymar, dont le transfert - d'abord prévu pour 2014 pourrait s'accélérer au vu de la situation du Barça - l'autre élément paraît plus compliqué à dénicher. Les Blaugrana seraient bien intéressés par l'international allemand Hummels, mais Dortmund, qui vient de perdre son meneur de jeu Götze (qui va aller au Bayern), ne voudra pas non plus subir un pillage en règle. En attendant, Xavi et les siens vont s'attacher à concrétiser un titre en Liga, beaucoup plus réaliste qu'un très improbable sauvetage en demi-finale retour contre le Bayern.