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Qu'a-t-on fait de notre pays?
Publié dans L'Expression le 25 - 04 - 2013


Made in Argentina! Un ami, choqué, n'en revenait pas que nous faisions aujourd'hui venir les fruits que nous consommons - même pas exotiques - de si loin. S'arrêtant devant un marchand de fruits, il s'est laissé tenter par des pommes qui lui paraissaient très appétissantes. Dans sa candeur il a pensé que l'Algérie n'a pas encore tout perdu même si elle a oublié le goût du raisin et de la clémentine. Que nenni! Il tomba des nues lorsque le marchand le détrompa en lui vantant les mérites de la Golden importée des Alpes françaises et de la «Red Delicious»... venue directement de la lointaine Argentine. Aller si loin pour importer un fruit que l'Algérie produisait à profusion et exportait encore dans les années 1970? Cela n'est pas aussi anecdotique que cela puisse paraître, mais informe sur une décadence de la production nationale dans toutes ses dimensions: agricole ou industrielle. En fait, l'Algérie est désormais dépendante de l'importation pour son alimentation - ce qui est grave quand jusqu'à 90% de ce que l'on consomme (fruits, légumes frais et secs, viandes rouges et blanches...) vient de l'étranger. Cela marque le déclin où est tombée la production agroalimentaire nationale. Cela signifie singulièrement l'échec des politiques agricoles suivies depuis l'indépendance, marquées par une étatisation excessive de l'agriculture. Le constat est amer, mais il est là, nonobstant les déclarations lénifiantes de la lignée de ministres qui ont été en charge de l'agriculture. Qu'a-t-on fait de notre agriculture? Qu'a-t-on fait de l'Algérie désormais importatrice nette de tout ce qu'elle consomme y compris son blé. Et dire que la Numidie était, dit-on, le grenier de Rome! Or, en 1962, au seuil de l'indépendance, l'Algérie était parmi les trois plus gros producteurs mondiaux de raisin. Le vignoble algérien avait alors une réputation mondiale du fait de sa qualité exceptionnelle. En 2013 non seulement ce raisin est devenu aigre mais ne couvre pas la demande nationale. Les pommes d'Algérie étaient parmi les plus savoureuses du pourtour méditerranéen, comme les oranges alors concurrencées par les seules oranges d'Afrique du Sud. Mais pas que cela! Une grande variété de fruits ont non seulement disparu des étals mais ne sont produits qu'en quantités minimes, voire symboliques. On aurait pu comprendre que l'on délaisse les fruits pour renforcer la production du blé et des légumes nécessaires à la population. Ce n'est pas le cas! Les importations de blé et légumes se chiffrent annuellement en milliards de dollars. En fait, l'arrachage vers la fin des années 1960 de millions de pieds de vigne et d'arbres fruitiers avait totalement affaibli les terres agricoles, par ailleurs mutilées par le béton, sous le regard indifférent des responsables politiques du pays. En réalité, lors de cette période cruciale - qui a vu les terres agricoles malmenées et stérilisées par des politiques populistes à courte vue et sans perspective d'autosuffisance alimentaire - il a été en fait commis un véritable crime écologique. Crime écologique et économique, doublé par la disparition progressive de nombreuses variétés de fruits devenus très rares et souvent hors de prix. Qui se souvient de la clémentine de Boufarik et celle de Skikda? Ceux qui ont vécu cette époque se souviennent de ces arbres fruitiers qui jalonnaient les routes de Boufarik à Blida et celle de Skikda à Azzaba, ployant sous le poids de leurs fruits. Tout cela est bien fini! Cette terre a été si généreuse avec les hommes, mais la bêtise est passée par là qui l'a rendue stérile. Etonnons-nous que l'Algérie soit devenue une importatrice de son agroalimentaire? Voilà la vraie question qui reste à poser: comment redonner à cette terre de produire à nouveau ces succulents raisins, ces oranges, ces pommes et ces poires si parfumés au goût du soleil d'Algérie? Autre question: pourquoi a-t-on arrêté l'expérience réussie des tomates d'Adrar - ou qui a décidé d'arrêter cette expérience - au moment où elle commença à donner ses fruits, montrant que le Sud pouvait reverdir et devenir le nouveau grenier et garant de l'autosuffisance alimentaire du pays? Peut-on traiter l'agriculture par les méthodes bureaucratiques! Comment développer le secteur agroalimentaire lorsque les (vrais) agriculteurs ont disparu d'Algérie? Voilà des anomalies qui expliquent - en partie - sans élucider pour autant pourquoi notre secteur agricole est aujourd'hui sinistré. Qui doit en assumer la responsabilité?

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