«cette rupture était prévisible depuis la première suspension.» Attendu, à tout moment, l'échec des pourparlers entre la délégation du mouvement citoyen et le chef du gouvernement n'a vraiment pas surpris les citoyennes et citoyens de la Kabylie, qui considèrent globalement que «cette rupture était prévisible depuis la première suspension», intervenue à la veille de l'Aïd. Telle que préconisée par les deux parties, le règlement de la question de l'officialisation de tamazight ne pouvait qu'induire cet échec, qui, désormais, laisse la porte ouverte à toute éventualité. Les citoyens semblent déçus de cette tournure, qui peut conduire à tout sauf à la quiétude tant espérée par la majorité silencieuse. Hier, il n'était question que de cette rupture que tout un chacun appréhendait eu égard au caractère complexe de la question à l'origine de l'impasse, «mais on a cru jusqu'à la dernière minute», relève d'emblée, ce militant, qui sympathise beaucoup avec les archs. Pour Ammi Saïd, «ce n'est pas une surprise» car estime-t-il «ce dialogue qui devrait porter sur la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur donnait l'impression au fur et à mesure de se transformer en négociations». C'est pourquoi «je m'y attendais», ajoute-t-il. Dans l'ensemble les citoyens s'accordent à dire que «les délégués ont tardé pour claquer la porte», dans ce sens, on n'hésite pas à leur rendre hommage «pour avoir résisté jusqu'à la dernière minute». Plus réaliste, d'autres citoyens pensent qu'«on ne peut pas dialoguer autour d'un document déclaré scellé et non négociable». Hier les citoyens se sont montrés favorable à la décision des 24, mais non sans faire preuve d'un certain scepticisme quant à l'avenir aussi bien du mouvement citoyen que de la plate-forme d'El-Kseur. Pour l'heure, la préoccupation réside au niveau de la position du mouvement par rapport à la présidentielle du 8 avril, même si l'on est convaincu d'avance que l'interwilayas, qui se réunira ce jeudi à Bounouh se prononcera pour un rejet d'où cette crainte de voir ressurgir les mauvais jours fait d'émeutes et d'incidents qui ont de par le passé fortement pénalisé la population. La nouvelle conjoncture traversée par le mouvement depuis qu'une partie avait opté pour la prise de langue avec les autorités n'a fait qu'aggraver ce scepticisme affiché par les citoyens. On doute fort des capacités des structures quant à la mobilisation pour une option de rejet que les différentes franges du mouvement adopteront vraisemblablement dans un proche avenir. D'autres citoyens, visiblement plus proches des thèses avancées par l'aile antidialogue semblent satisfaits de la tournure prise par le dialogue. «Ils auraient dû ne pas partir», «la conjoncture n'était pas de mise», se sont là quelques commentaires faits par-ci et par-là sur fond de réconfort.