Le président du MSP le MSP se refuse catégoriquement à se livrer à des supputations sur la maladie du chef de l'Etat. «Si on a patienté pendant deux ans, on est en mesure de le faire pour les trois ou six mois à venir», dixit cheikh Bouguerra Soltani, qui demande plus de transparence sur l'état de santé du chef de l'Etat. «Le président était relativement absent», a indiqué, hier au siège de son parti, le président du MSP. Pour Soltani «on doit l'annonce de l'accident vasculaire cérébral ischémique à la finale de la Coupe d'Algérie de football, un événement sportif majeur dont l'absence du chef de l'Etat constitue une première tout au long des 14 années de règne». Le MSP, qui affirme avoir ses propres sources à l'intérieur du pays et en France sur la question qui entoure l'AVC du président de la République, refuse d'en faire part. Le motif avancé est que ce parti islamiste «ne compte pas exploiter ou tirer profit de cette crise politique», justifie le président de cette formation. Paradoxalement, ce parti se déclare non habilité à faire la lecture «de l'article 88 de la Constitution». Ainsi, le MSP, qui s'apprête à tenir son 5e congrès du 2 au 4 mai à la Coupole dans le calme, se refuse catégoriquement à se livrer à des supputations sur la maladie du chef de l'Etat. «On n' est pas, déclare-t-il, une institution médicale pour délivrer une ordonnance ou produire un bulletin de santé». «D'ailleurs, on n'a pas la qualité d'une instance constitutionnelle capable d'apprécier la constitutionalité de l'état actuel de la présidence en référence aux dispositions de l'article 88 de la loi fondamentale», ajoute-t-il. Selon lui, cette mission incombe «au seul conseil constitutionnel». Dans ce contexte, il estime que tenter de faire en ce moment le diagnostic et l'interprétation constitutionnelle, relève de «la précipitation et de la malhonnêteté politique». Sur un autre plan, M.Soltani, qui déclare que «son parti préfère se référer aux communiqués officiels traitant de l'évolution de l'état de santé du président de la République», appelle à «les actualiser». Si Bouguerra Soltani se targue d'être un bénévole de la politique et a décidé de ne pas briguer un autre mandat à la tête du MSP lors du prochain congrès, par contre, il crie haut et fort que son retrait de la vie politique «n'est pas à l'ordre du jour». Par ailleurs, le statu quo sur la scène politique demeure entier et plombe l'annonce des candidatures à l'investiture suprême, de l'avis de Bouguerra Soltani. Les candidatures à la présidentielle 2014 «restent suspendues aux résultats de la Commission technique de la révision de la Constitution», fait-il savoir. Enfin, Bouguerra Soltani a retiré son exigence de «garanties, notamment concernant le contenu de la feuille de route» car selon lui, le «document de synthèse des propositions faites par plus de 278 sensibilités politiques, aussi bien à la commission du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, qu'à celle présidée par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, n'est pas rendu public». Dans ces conditions, dit-il «on ignore quelle nature du système en sortira de cette révision». Pour rappel, le même responsable a appelé au report de la révision de la Constitution, car d'après lui, «certains cercles du sérail manoeuvrent pour faire passer en force une Constitution à leur mesure». Enfin, le MSP va regrouper pas moins de 1400 délégués, jeudi prochain, à la Coupole ainsi que des délégations de leurs pairs étrangers liés à la confrérie des Frères musulmans issus de la Jordanie, Egypte, Palestine, Maroc, Tunisie, Mauritanie, Libye, Royaume-Uni et autres, selon le président de la commission de préparation du congrès, Atmane Laouar. En plus de l'adoption des statuts, la politique générale et la politique éducative, le MSP élira les membres et le président de son conseil consultatif ainsi que le nouveau président du parti.