Des actions de grande envergure, dont le retrait de tous les candidats, ne sont pas exclues. Parce que Bouteflika a pris tout le monde de vitesse, parce que les membres du groupe avaient des engagements par ailleurs, ils n'ont pas pu convoquer leur réunion extraordinaire avant 16 h au niveau de la permanence de Rachid Benyellès. Résultat: il leur était impossible de rendre public un communiqué le même jour. Nous avons, toutefois, pu apprendre que l'ordre du jour de cette rencontre a strictement porté sur «une riposte qui soit à la hauteur du véritable coup de force que vient de commettre le président Bouteflika à travers la mise en place d'une commission de surveillance parasitée par les petits partis». Mouloud Hamrouche, qui était tout le temps demeuré en retrait des sunlights, laissant ce «privilège» à d'autres, a enfin daigné répondre aux questionnements de la presse, donnant par là même une idée sur le fait que le groupe, semble-t-il délesté du MSP qui en bloquait l'accélération, a l'intention d'aller aussi loin que le nécessitera la conjoncture. «Je confirme que je ne me présente à la prochaine présidentielle.» Venant de sa bouche, l'annonce a de quoi donner froid dans le dos. Sans avoir besoin d'insister à la recherche des explications, Hamrouche ajoute que «les mécanismes de la tromperie sont en place. La fraude sera intégralement reconduite.» La probabilité que l'ensemble des candidats membres de ce groupe se retirent à leur tour devait forcément être abordée lors de cette rencontre qui durait encore, hier, jusqu'à l'heure où nous mettions sous presse. Il y a fort à parier, toutefois, que cette décision ne sera prise en cas d'ultime recours, que lorsqu'il sera devenu évident qu'aucune autre possibilité ne s'offre au choix de ce groupe. La commission technique de ce dernier aurait en effet finalisé le mémorandum politique relatif aux «empiètements de la Constitution commis par celui qui est censé en être le garant, le président Bouteflika en l'occurrence». Le document en question serait ainsi transmis dans le courant de cette semaine aux institutions de la République, à savoir l'armée, l'APN et le sénat. «L'armée, nous rappellent nos sources, a créé un grave déséquilibre en se retirant du champ politique. Elle ne s'en est pas moins déclarée attentive à ce qui se passe dans ce domaine et être prête à réagir en conséquence en fonction des preuves et des demandes qui lui seront fournies par la classe politique.» Dans le même temps, des émissaires pourraient être envoyés à l'étranger en vue de sensibiliser les partenaires et l'opinion sur «le coup de force qui est en préparation alors que l'Algérie a ratifié des traités pour le respect de la souveraineté populaire, de la démocratie et des droits de l'homme». Enfin, le grand meeting attendu jeudi à Alger devrait être suivi par d'autres dans le but de mobiliser les foules, prouver au monde entier que le groupe est l'émanation du desiderata populaire, et occuper le terrain comme le fait Bouteflika depuis plusieurs mois déjà.