Les différentes unités du complexe affichent une situation de dégradation avancée. Le nouveau bureau syndical, à sa tête Chaouch Tahar Chaouche, fraîchement élu secrétaire général de l'entreprise ArcelorMittal, tiendra aujourd'hui une assemblée générale à laquelle prendra part l'ensemble des travailleurs des différentes unités du complexe. Une assemblée durant laquelle seront discutés, outre le bilan de renouvellement du syndicat, le dialogue social avec l'administration de l'entreprise, notamment en ce qui concerne la convention collective relative aux primes et indemnités et la réintégration du personnel suspendu et licencié ainsi que le plan d'investissement; il sera aussi traité lors de cette assemblée, la dissolution du comité de participation. Une mesure qui, selon notre source, appuyée d'un document adressé aux travailleurs du complexe sidérurgique et dont nous détenons une copie, intervient suite à l'insistance des travailleurs, lesquels, sur la base d'une pétition, revendiquent une réélection du comité de participation. Au motif de cette revendication, la présence, d'une part, de membres pro-Aïssa Menadi, ex-secrétaire général du syndicat de l'entreprise et ex-député, et d'autre part, des sympathisants du camp de celui qui occupait le même poste, à savoir le secrétaire général du même syndicat et actuel député du Parti des travailleurs (PT), Smaïn Kouadria. Ainsi, et selon notre source, il sera procédé lors de cette assemblée à l'élection d'un nouveau comité de participation dont les membres doivent être hors des sphères des deux secrétaires généraux, Aïssa Menadi et Smaïn Kouadria, en l'occurrence. Par ailleurs, il est à noter que cette rencontre se présente comme une ultime occasion pour traiter du fameux dossier relatif au plan d'investissement global dont le montant est de l'ordre de 500 millions de dollars. Car, jusqu'à l'écriture de ce papier, aucune révélation, encore moins une information n'a été dévoilée par la direction générale française au sujet de l'investissement. Aussi, pendant que l'administration de l'entreprise affiche le black-out le plus absolu sur les modalités du plan d'investissement, les différentes unités du complexe affichent une situation de dégradation avancée. Une détérioration qui, rappelons-le, caractérise surtout les poumons du complexe, à savoir le haut fourneau et la cokerie. C'est dire que le plan d'investissement qui, il y a quelques mois, était une garantie pour le devenir d'ArcelorMittal, aujourd'hui, il pousse les travailleurs, à leur tête le nouveau bureau syndical, à douter de la bonne volonté de l'administration française. Cette dernière avait, rappelons-le, présenté le plan de développement industriel des installations d'El Hadjar, comme devant être réalisé d'ici à 2014. La dernière ligne droite avait été amorcée par les parties algérienne et étrangère chargées du projet de reconduction de la convention d'investissement et de partenariat du complexe sidérurgique d'El Hadjar en présence des représentants du ministère de l'Industrie, de l'Andi, de Transolb et de Sider, ainsi que des experts représentant la direction technique du groupe ArcelorMittal, qui s'étaient, notons-le, rendus sur le site de Annaba où ils avaient tenu des réunions avec le partenaire social et les principaux responsables des unités de production et de l'administration. Cette course marathonienne, à l'effet de finaliser les dossiers relatifs au plan d'investissement industriel 2011/2015 et à la reconduction de la convention d'investissement et de partenariat. En toute vraisemblance, seule la convention de partenariat a été reconduite. Quant à celle de l'investissement, elle semble être en stand-by pour des raisons que seule l'administration d'ArcelorMittal pourrait déterminer.