Il nourrit bien des doutes et des appréhensions sur la présidentielle et rejoint la position du chef charismatique du FFS. Dans une déclaration politique qu'il a lue hier, lors de la conférence de presse animée à l'hôtel Essafir (Alger ), l'ex-chef du gouvernement, Mouloud Hamrouche a officiellement affirmé qu'il ne serait pas candidat à la présidentielle du 8 avril et n'appelerait pas ses sympathisants à voter pour un quelconque candidat. «la présidentielle prochaine ne peut être porteuse d'alternative ni annonciatrice d'issue. Elle est pilotée par les mêmes mécanismes enracinés de la fraude et les mêmes dispositifs politiques de la tromperie» Au style incisif et aux mots alertes, M.Hamrouche a expliqué dans sa déclaration aux journalistes de la presse nationale et étrangère les motivations qui l'ont amené à cette décision. «j'ai décidé de ne pas me porter candidat en me fondant sur cinq convictions» Etalant ces cinq convictions, Hamrouche se réfère dans la première à la présidentielle d'avril 1999 et se projette dans la dernière à l'après-présidentielle d'avril 2004. «Les forces du changement (vraisemblablement le groupe des 6 qui s'est retiré de la course en 1999 NDLR) ont pris politiquement la mesure des dérives et des échecs liés à la vanité des replâtrages successifs. La seule voie pour sortir de l'impasse consiste à élargir démocratiquement la base sociale de l'Etat» a écrit l'ex-chef du gouvernement. La deuxième conviction pour lui «est que les élections ne constituent pas à elles seules la clé du changement». «Pour qu'elles le soient, explique-t-il, elles doivent s'inscrire dans une dynamique participative permanente de gestion politique, économique et sociale». La troisième est factuelle et directement liée à l'actualité politique et sociale. «Notre pays a besoin, dans la situation présente, d'une gestion politique permettant le retour à une situation de droit, une marche consensuelle, une discipline légale et la mise en place d'instruments de contrôle démocratiques» Découlant de la précédente, la quatrième conviction de Hamrouche tient au fait «que l'exacerbation des contradictions, les pressions des citoyens et les contraintes de l'environnement international sont à même d'obliger le régime à admettre le droit de vote». Enfin une dernière conviction. La plus violente à la manière d'un ruisseau qui dort capable de se réveiller le moment venu: «la société est capable de débattre de `toutes les idées, de mûrir toutes les solutions et de peser de tout son poids pour imposer le choix qui sera le sien, le moment venu». En somme la déclaration constitue un réquisitoire en bonne et due forme contre le pouvoir en place. Un exercice dans lequel Hocine Ait Ahmed est le souverain jusque-là. Hamrouche qui par cette décision nourrit bien des doutes et des appréhensions par rapport à l'élection présidentielle rejoint en quelque sorte la position du chef charismatique du FFS qui lui, a proposé le report de ce rendez-vous. Par ailleurs s'exprimant au sujet du mouvement citoyen, il a déclaré que «par son caractère de scellée et non négociable, les rédacteurs de la plate-forme d'El Kseur ont signifié clairement que ce pouvoir est incapable de comprendre ce qui se passe au sein de la société et donc inutile de négocier avec lui». S'agissant de l'éventuelle constitution d'un parti politique pour donner corps au capital de sympathie qu'il suscite dans la société, Hamrouche n'a pas laissé de doutes: «Face à un pouvoir qui ne reconnaît ni la Constitution ni la loi, il n'est pas utile de tenter l'expérience.»