«Une comète vivante posée pour quelques jours sur la Croisette. Le Festival est un no man's land apolitique, un microcosme de ce que serait le monde si les hommes pouvaient prendre des contacts directs et parler la même langue.» François Mitterrand Le Festival international de Cannes a officiellement accrédité 4500 journalistes dont 300 équipes de télévision pour filmer l'actualité des stars et les meilleurs moments de ce plus grand RDV de cinéma mondial. Côté couverture, 14 pays diffuseront la cérémonie de clôture, dont pour la première fois, la Russie, Dubaï et l'Azerbaïdjan. Bien sûr, l'Algérie n'a jamais diffusé la cérémonie de clôture malgré la présence les années précédentes en compétition de plusieurs réalisateurs algériens tels que Rachid Bouchareb, Merzak Allouache ou encore Mohamed Lakhdar Hamina. D'ailleurs, les images de la remise de la Palme d'or à Mohamed Lakhdar Hamina n'existe ni dans le service cinéma de l'époque ni au niveau de la télévision. Seule l'association Lumières dispose d'une copie 16 mm des actualités filmés françaises de 1966, montrant la remise du prix de la première oeuvre appelée aujourd'hui la Caméra d'Or. Une Caméra d'or pour laquelle concoure cette année un réalisateur algérien, Mohamed Hamidi. Alors que l'audiovisuel algérien est en perpétuel mutation, il n'y aura pas de télévisions privées algériennes à Cannes: Echourouk TV, El Djazaïria TV, qui font beaucoup dans le cinéma et le people, n'ont pas envoyé leurs journalistes sur la Croisette. Même Dzair TV qui avait couvert l'année dernière, alors qu'il était seulement sur le Net, a fait l'impasse cette année sur cette édition. Sans doute pour mieux préparer l'édition prochaine. Même Nessma TV n'a pas couvert Cannes, cette année, alors qu'elle avait une émission quotidienne Ness Cannes avec Ramzi Malouki, le Tunisien qui bosse pour Canal+ et qui faisait même des interviews à partir du yacht de Tarek Ben Ammar. Il est clair que la crise économique dont souffre la chaîne tunisienne a eu des conséquences visibles sur son planning de tournage à l'étranger. Car les frais trop élevés pour une couverture médiatique ont été sans doute un frein supplémentaire pour toute télévision maghrébine ou algérienne. Seul l'Entv a pu envoyer une équipe avec à sa tête Yasmine Chouikh, qui après plusieurs participations connaît les rouages des tournages au Festival de Cannes. La demoiselle cinéma de Canal Algérie, qui en plus d'alimenter quotidiennement le Journal télévisé de 20h prépare un numéro spécial Cannes pour son émission «Travelling», qui reste la seule émission consacrée au monde du cinéma sur la Télévision nationale. A côté des couvertures audiovisuelles, le Festival de Cannes bénéficie d'un budget conséquent pour cette manifestation: 20 millions d'euros, dont la moitié provient d'organismes publics. Le Festival génère près de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires et un budget publicitaire avoisinant les 40 millions d'euros dans les médias. De quoi donner le tournis à tous les festivals connus dans le monde. De plus, le Festival de Cannes accueille simultanément le marché du film où 10.000 acheteurs et distributeurs du monde entier se réunissent pour promouvoir leurs nouveaux projets. Un marché du film où l'Algérie est totalement absente. [email protected]