L'armée syrienne reprend le contrôle de la ville de Qousseir sur l'axe stratégique du nord-est du pays L'armée syrienne a indiqué, hier, contrôler le coeur de Qousseir, place forte des rebelles dans le centre du pays. Depuis plusieurs semaines, l'armée, avec le soutien du Hezbollah libanais, tente de reprendre la ville de 25.000 habitants située sur l'axe stratégique reliant la capitale au littoral et qui échappe à son contrôle depuis plus d'un an. «L'armée syrienne contrôle la place principale de Qousseir dans le centre-ville ainsi que les immeubles environnants, dont la mairie où les soldats ont planté le drapeau syrien», a déclaré cette source sous couvert de l'anonymat. La télévision d'Etat a précisé que l'armée poursuivait «les terroristes dans la ville», désignant les rebelles. «Si l'armée parvient à contrôler Qousseir, c'est toute la province de Homs qui tombe» aux mains du régime, estime Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (Osdh, basé en Grande-Bretagne). L'assaut terrestre avait été lancé dimanche après une série de raids aériens intensifs et de violents tirs d'artillerie et de mortier qui ont fait 30 morts, dont une femme et 16 rebelles, selon un nouveau bilan de l'Osdh. Des combats acharnés ont ensuite éclaté aux entrées de la ville défendue par les rebelles face aux chars de l'armée et aux combattants du Hezbollah. Le Conseil national syrien (CNS), principale composante de l'opposition, a dénoncé «les tentatives de faire disparaître la ville et ses habitants de la carte» et appelé à une réunion urgente de la Ligue arabe en vue d' «arrêter le massacre». L'assaut est intervenu au lendemain d'un rare entretien de M.Assad - accordé à l'agence de presse officielle argentine Telam et au grand quotidien Clarin - dans lequel il a martelé son refus de quitter le pouvoir avant l'élection présidentielle de 2014. Le chef d'Etat, qui fait face depuis plus de deux ans à une rébellion armée, financée et soutenue de l'étranger, a même laissé entendre qu'il serait candidat à sa propre succession. «Démissionner, ce serait fuir», a affirmé M.Assad, estimant que «sur la question de savoir qui doit partir et qui doit rester (...) c'est le peuple syrien qui le déterminera lors de l'élection présidentielle de 2014». Il s'est en outre dit sceptique quant à la conférence internationale prévoyant un dialogue opposition-régime, voulue par Moscou et Washington pour trouver une solution au conflit qui a fait plusieurs milliers de victimes. (Aucun chiffre du nombre de morts crédible et de source indépendante n'existe. Ndlr). M.Assad a accusé les pays soutenant le terrorisme et «de nombreux pays occidentaux» de ne pas vouloir une solution en Syrie. Il a néanmoins «bien accueilli le rapprochement américano-russe», sans préciser si son régime comptait se rendre à cette conférence. De son côté, l'opposition, qui décidera le 23 mai de sa participation, a estimé que le silence de la communauté internationale sur l'assaut de Qousseir risquait de «faire perdre tout sens à toute conférence et à tout effort de paix». Moscou, plaide pour son maintien jusqu'à une élection, tandis que Washington a réclamé à plusieurs reprises son départ, posé comme condition sine qua non par l'opposition à toute initiative de paix. M.Assad a par ailleurs nié l'utilisation d'armes chimiques contre la rébellion, quelques jours après que le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a déclaré que son pays pensait détenir une «preuve solide» de l'utilisation de telles armes par le régime syrien.