Pour les supporters des Aigles de Carthage, la victoire était inévitable. Il faut croire que le printemps a voulu éclore bien avant la date du 21 mars. Toujours est-il que Tunis, en ce 14 février 2004, s'est réveillée sous un soleil radieux et une température des plus clémentes pour ceux qui craignaient que cette grande finale se joue, comme les matches précédents qui avaient eu lieu dans ce stade, sous un froid glacial. Tunis s'est, aussi, réveillée au rythme des klaxons de véhicules transportant des dizaines de supporters, le drapeau de la Tunisie porté bien haut. Il faut dire que ces supporters avaient mis du temps à se manifester. La veille, ce n'est que tard dans la nuit qu'ils se sont mis à sillonner les rues de la capitale et encore, ils n'étaient pas bien nombreux. On imagine d'ici si l'Algérie s'était qualifiée pour cette finale. Quant aux Marocains, on ne les a pas du tout vus. Ceux qui suivaient leur équipe n'étaient pas bien nombreux. Les autres ne sont arrivés à Tunis que dans la nuit de vendredi à samedi. 11 avions charters et un bateau ont été réquisitionnés pour les transporter. Seulement, un gros problème a surgi en ce qui les concerne. Des confrères marocains nous ont fait état d'un ratage, pour ne pas dire d'une escroquerie, de la part de certaines agences de voyage qui ne leur auraient pas procuré le fameux billet d'entrée au stade, alors qu'au départ du Maroc il leur avait été promis. Toujours est-il que dans l'immensité du stade du 7 novembre, une partie des tribunes leur a été réservée. Bien avant le match ils ont été, ainsi, noyés, par les clameurs d'une foule humaine entièrement acquise à la cause des Aigles de Carthage. Le stade de Radès s'est, donc, paré du rouge et du blanc, sûr qu'il était que la victoire ne pouvait échapper à ses favoris. Mais cela était une autre histoire qui devait passer le renoncement au trophée d'une formation marocaine jusque-là impressionnante. La fête des Tunisiens était loin d'être acquise.