Depuis hier, la Cccwb connaît une assez grave scission dans ses rangs. A l'origine de cette énième division, les déclarations et la prise de position unilatérale du délégué de M'chedallah Hakim Kacimi de s'abstenir d'assister au conclave de l'interwilayas de jeudi dernier à Bounouh, wilaya de Tizi Ouzou. En y participant avec 7 comités sur 11 la Cccwb isole l'enfant terrible de M'chedallah. S'agissant de la participation au conclave de Bounouh, Bouira était présente avec les comités de Bechloul, El Asnam, Ath Laksar, Haizser, Ath Laâziz, Taghzout. Pour le comité de Haizer qui reste farouchement opposé au dialogue, «l'animateur de M'chedallah pousse le mouvement dans une logique de faiblesse. En tenant coûte que coûte au dialogue, Kacimi n'exprime qu'un point de vue personnel puisque aucune consultation de la population n'est engagée comme il le déclare. L'absence à l'interwilayas de Bounouh est une autre preuve que le délégué de M'chedallah viole le cadre réglementaire du mouvement». Dans son intervention, Kacimi a rejeté l'idée de banaliser la mise en oeuvre au seul point de la langue. Pour les animateurs de Haizer, «ce point reste plus que primordial puisqu'il consacre une lutte millénaire. Il est l'âme même de la plate-forme, et vouloir nier cette évidence, c'est trahir la mémoire de nos morts.» La décision de l'interwilayas de rejeter l'élection présidentielle donne du tonus aux détracteurs du dialogue. L'autre figure emblématique du mouvement, délégué de Taghzout, Djaffer Abdedou, tout en se gardant de commenter les dires de son collègue de la délégation ayant rencontré Ahmed Ouyahia, maintient que «le dialogue n'est pas rompu tant que le pouvoir n'aura pas répondu à l'exigence du mouvement au sujet de la langue. Le pouvoir a encore le temps de prendre une décision politique, seul élément à même de mettre un terme à une situation d'instabilité qui incombe au pouvoir. Comme nous l'avons déjà annoncé, notre rencontre avec les tenants du pouvoir de décision avait pour objet la mise en oeuvre de la plate-forme et non une quelconque discussion.» Abdedou précisera que «la Cccwb s'inscrit dans les démarches et décisions de l'interwilayas qui rejette l'échéance sans la mise en place de la plate-forme d'El-Kseur. Toute prise de position hors de ce cadre n'engage que son auteur».