La coordination de cette région ne participera pas à l'interwilayas d'aujourd'hui. Ce retrait semble une suite logique à la décision prise par les 5 délégués de Bouira de se retirer de la délégation lors du dernier round du dialogue archs-Ouyahia. Dans une déclaration rendue publique hier, la Cccwb, justifie son geste qui «se veut une dénonciation des manoeuvres visant à arrêter le processus du dialogue en s'obstinant contre toute solution». Cette position est également interprétée comme une consécration réelle de la souveraineté de la Cccwb. Ce n'est pas tout, les délégués de Bouira appellent leurs camarades de Béjaia et de Tizi Ouzou à «sauvegarder la souveraineté de leurs coordinations respectives afin de garantir la continuité du combat dans la sagesse, la dignité et l'unité des rangs.» Tout en signalant que le principe de la mise en oeuvre de la plate-forme d'El-Kseur a été acquis par les sacrifices des populations pendant 34 mois, la Cccwb met en garde «contre la violation de la souveraineté citoyenne.» En ce qui concerne l'échec du dialogue, la délégation de Bouira met les deux protagonistes dos à dos. Le premier, en s'obstinant à ne pas prendre en charge le point 8 de la plate-forme d'El-Kseur, le second, pour avoir pratiqué «la politique de l'autruche dans une stratégie hors de l'esprit de la plate-forme». En guise de perspectives, la Cccwb envisage des actions de large concertation avec la base citoyenne et des rencontres avec l'élite algérienne afin de trouver une solution adéquate et honorable à la crise. Dans la foulée, tout en indiquant que la plate-forme d'El-Kseur n'est ni à brader ni à hypothéquer, la Cccwb remarque que ce document demeure l'unique alternative démocratique pour l'Algérie. Concernant la prochaine élection présidentielle, les délégués de Bouira prévoient d'amorcer des débats avec les citoyens sur le rejet du scrutin. En tout état de cause, il semble que l'échec du dialogue a sérieusement exacerbé les clivages entre les délégués de la même aile. Avec des antidialoguistes qui tentent de se redéployer à travers un conclave parallèle, des partis politiques qui essayent de capitaliser cet échec en leur faveur et le retrait de Gherbi et de la Cccwb, l'interwilayas de Bounouh va se dérouler dans une atmosphère loin d'être idéale. D'ailleurs, la coordination de Bouira décrète nulles et non avenues les résolutions du conclave, pour la simple raison qu'il ne réunit pas toutes les conditions de sa tenue.