La structuration de ce mouvement bat son plein. Quelle que soit la décision qu'aura à prendre le Conseil d'Etat sur la validation ou non du 8e congrès du FLN, Ali Benflis a déjà pris les devants en lançant récemment un mouvement de soutien à sa candidature dénommé les «Citoyens libres». La structuration de ce mouvement bat son plein puisque cette «entité citoyenne et pacifique» comme le qualifient ses responsables est à son 27e comité de soutien régional. Jeudi dernier, la wilaya de Blida a été dotée d'un comité de soutien dont la présidence a échu à une personnalité connue de la ville en la personne de M.Boumdal. Auparavant, les comités de soutien des wilaya de Tizi-Ouzou de Béjaïa et d'Alger ont été les premiers à voir le jour. Des membres influents de ce mouvement, que nous avons rencontrés sont décidés à mener à terme cette opération à travers le territoire national avant la date du scrutin présidentiel. L'idée, selon les membres de ce mouvement est de mobiliser et canaliser l'ensemble des forces démocratiques favorables aux changements à tous les échelons de l'Etat. L'ancien chef de gouvernement qui a déjà pris les devants en installant un QG de campagne loin des locaux de son parti, anticipe sur un éventuel échec dans le conflit qui l'oppose au cercle présidentiel emmené par l'intermédiaire des redresseurs du FLN. D'ores et déjà, il exclut totalement son retrait de la course présidentielle, selon une source proche de l'homme politique. A ses compagnons de route, il aurait même avoué «rester seul face à Bouteflika» au cas où la majorité des postulants à la magistrature suprême décide de se retirer de la course. Son «entêtement» à croiser le fer avec l'actuel locataire d'El Mouradia réside dans «une certitude» quasi certaine qu'une deuxième mandature de Bouteflika risquerait de mettre à mal «les grands équilibres stratégiques» du pays et qu'une «chasse aux sorcières» terrible s'abattrait sur toutes les personnes, à quelque niveau que ce soit, qui n'apprécieraient pas sa manière de diriger les affaires du pays. La constitution de ce mouvement citoyen semble être une riposte énergique, selon notre source, à l'hégémonisme politique de Bouteflika une fois consacré président de la République pour la seconde fois. On prête même à ce dernier, l'idée d'organiser une «constituante» avec ses partenaires politiques organisés autour de la «coalition» qui se profile à l'horizon et emmenée provisoirement par le RND de Ouyahia, le MSP de Soltani en attendant la «domestication» finale du FLN. Quelques micropartis seront plus tard intégrés dans cette «alliance stratégique» pour reprendre la formule de Soltani. Les initiateurs de cette «alliance stratégique» espèrent couper ainsi l'herbe sous le pied de Hocine Aït-Ahmed, le leader du FFS qui appelle de tous ses voeux à cette solution qui permettrait du même coup à ses promoteurs de «cuisiner» une Constitution sur mesure. La formation de feu Mahfoud Nahnah en proie à une crise interne sans précédent depuis l'annonce du soutien à Bouteflika est menacée de dislocation si l'on se fie à des informations émanant de ce parti. Des cadres originaires de l'Est du pays, du Centre et de l'Ouest, emmenés par l'ex-ministre Boulil ont remis en cause cette décision prise selon eux par un comité restreint et dans la plus totale ignorance. Nos sources affirment qu'une partie des cadres de cette formation ira gonfler les rangs du parti de Djaballah alors que d'autres seront tentés de rejoindre Ali Benflis.